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PROTONS

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Hypothèse de la structure en quarks dans la famille des hadrons

Le premier état excité du nucléon, encore appelé résonance Δ de masse 1 232 MeV/c2, est observé en 1951 au laboratoire de Chicago, en bombardant une cible de protons par un faisceau de mésons π dont l'énergie varie jusqu'à 200 MeV. L'expérience met en évidence que le nombre de mésons diffusés sur les protons varie considérablement quand on modifie l'énergie du faisceau incident. Ce nombre présente un maximum lorsque l'énergie totale du système final est proche de 1 232 MeV, tel un phénomène de résonance de l'interaction entre le méson π et le nucléon. Cet état, de faible durée de vie (5 × 10—24 s), s'appelle la résonance Δ.

De nombreuses résonances ont été découvertes et la liste des particules soumises à l'interaction forte, les hadrons, n'a cessé de s'allonger. Les physiciens ont alors cherché un ordre sous-jacent. La régularité des spectres de masse des hadrons, à l'image des spectres atomiques, montre bien qu'il existe des particules « élémentaires », à partir desquelles les hadrons pourraient être constitués. En 1964, Murray Gell-Mann et George Zweig rendent compte des centaines de hadrons observés, uniquement à l'aide de trois quarks. (L'expression « trois quarks » a été inventée par l'écrivain James Joyce dans son ouvrage Finnegans Wake, pour désigner trois cris de menace vraiment ridicules.) Les trois quarks ont ici, de manière surprenante, des charges fractionnaires. Les hadrons associent trois sortes de quarks : le quark u pour « up », de charge 2/3 (c'est-à-dire les 2/3 de la charge électrique unité, celle du proton) ; le quark d pour « down », de charge —1/3 ; et le quark s pour « strange », de charge —1/3. Le spectre des baryons observés est le reflet de la présence de trois quarks (uud pour le proton, udd pour le neutron), et celui des mésons d'un quark et d'un anti-quark. Il est depuis lors apparu nécessaire de faire appel à trois autres sortes de quarks (c pour « charme », b pour « beauty » ou « bottom », t pour « truth » ou « top »).

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, physicienne au service de physique nucléaire au Commissariat à l'énergie atomique, Saclay

Classification

Pour citer cet article

Nicole d' HOSE. PROTONS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • DÉTECTEURS DE PARTICULES

    • Écrit par , , , et
    • 10 978 mots
    • 12 médias
    ...C). L'intérêt que présente l'emploi de ce liquide est essentiellement lié au fait que le noyau d'hydrogène est composé d'un seul proton. Ainsi, comme une partie importante de la physique des particules repose sur l'étude de l'interaction de particules projectiles de divers types...
  • HADRONS

    • Écrit par
    • 4 223 mots
    • 2 médias
    Le proton, le neutron et les mésons π et K sont les hadrons les plus connus parmi les centaines de membres de cette famille de particules. On inclut parfois dans l'ensemble des hadrons les noyaux atomiques les plus légers (à savoir les différents isotopes du noyau d'hydrogène, à commencer par le proton)...
  • PARTICULES ÉLÉMENTAIRES

    • Écrit par et
    • 8 172 mots
    • 12 médias
    ...Continuant cette descente dans la structure de la matière, on atteint le noyau de l'atome, avec une taille typique de 10—14 m, puis le nucléon ( proton ou neutron) dont la dimension est de l'ordre de 10—15 m. Les noyaux sont constitués de protons et de neutrons, liés entre eux d'une façon...
  • ACCÉLÉRATEURS DE PARTICULES

    • Écrit par et
    • 3 528 mots
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    Les collisionneurs circulaires provoquent des chocs soit proton-proton (ou proton-antiproton), soit électron- positron. Les premiers présentent l'avantage d'atteindre les énergies les plus élevées. Mais les protons et les antiprotons sont des objets composites : les collisions entre leurs entités «...
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