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PRIVAS

Auvergne-Rhône-Alpes : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Auvergne-Rhône-Alpes : carte administrative

Ville indissociable de l'histoire tourmentée du Vivarais et des guerres de Religion, Privas, chef-lieu de l'Ardèche, est située, comme Annonay et Aubenas, dans une dépression des gradins intermédiaires qui font la jonction entre les hauteurs du Massif central et le couloir rhodanien.

Dominée à l'ouest par le mont Toulon (436 m), la colline de Privas occupe une belle position défensive protégée par l'Ouvèze et deux de ses affluents. Le bourg médiéval est un lieu d'échange entre la Cévenne, les Boutières, le Coiron et la vallée du Rhône. Possession des comtes de Valentinois, la ville est très tôt marquée par la Réforme, puis devient une des places de sûreté garanties par l'édit de Nantes. Elle se révolte en 1621, refusant de devenir possession du seigneur de Lestrange, catholique. Assiégée par l'armée royale en 1629, elle tombe en mai et Richelieu veut en faire un exemple : brûlée, pillée, elle perd ses remparts et ses clochers. Il s'ensuit une période de marasme à laquelle la Révolution met fin en donnant à la ville le rang de chef-lieu, du fait de sa position centrale et de sa résistance à l'absolutisme. Le commerce de la soie et l'exploitation de mines de fer assurent son développement au xixe siècle, avant leur déclin pendant la première moitié du xxe siècle. Elle devient, au cours de la Seconde Guerre mondiale, un foyer de résistance et le premier chef-lieu de France libéré par les F.F.I., le 12 août 1944.

Sa fonction de préfecture prend toute son ampleur avec la fin de la société rurale ancienne. Le secteur tertiaire va occuper ensuite les deux tiers des actifs. Cet aspect de ville de fonctionnaires est renforcé par l'importance de l'hôpital psychiatrique départemental, dont la haute silhouette domine la ville ; fondé en 1827 par la congrégation Sainte-Marie, il demeure le plus gros employeur du département (dont la moitié à Privas même). La présence des administrations et des services masque ainsi le renouvellement, en diversité comme en qualité, de l'industrie du bassin : textile, instruments de pesage, matériel électrique, etc. Privas reste aussi la capitale de la crème de marron et des marrons glacés, avec l'entreprise Clément Faugier, rescapée de l'industrie du xixe siècle. Cependant, bien que la ville soit sortie de son corset du pied du mont Toulon, qu'elle ait hérissé les versants de l'Ouvèze d'une multitude de bâtiments hétéroclites et qu'elle se soit dotée d'une vaste zone d'activités, le nombre d'habitants de la ville-centre diminue régulièrement depuis 1975 (8 700 habitants en 2013) au profit des communes de la nébuleuse qu'elle domine. La proximité de la vallée du Rhône, un climat agréable et une main-d'œuvre habituée au travail de précision continuent d'être toutefois des atouts que peuvent renforcer des politiques de développement culturel et de désenclavement de la ville, qui entend demeurer une capitale ardéchoise en dépit de l'attraction de l'agglomération de Valence.

— Michel BOYER

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Écrit par

  • : docteur en histoire, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Lyon

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Pour citer cet article

Michel BOYER. PRIVAS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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