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PRIMITIFS, peinture

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Au début du xxe siècle, l'histoire de l'art occidental a fait un sort malheureux à cet adjectif devenu nom (étymologiquement : les premiers) en assignant une place chronologique bien définie aux « primitifs de la peinture ». Si le terme est parfois étendu aujourd'hui à la sculpture ou à toute période considérée comme une « enfance » de l'art, d'une technique ou d'un style, on l'attribue le plus couramment aux tableaux de chevalet (généralement peints sur panneaux de bois) peints aux xive et xve siècles, en Italie puis, par extension, à l'ensemble des peintres européens de la même époque. Même si une nuance, à l'origine évidemment péjorative et critique (moins méprisante cependant que pour « barbare » ou « gothique »), s'attache au terme, il est préférable d'y voir seulement la désignation d'une période de transition entre les techniques élaborées de la fresque, du vitrail ou de l'enluminure, et les techniques de la peinture à l'huile, exécutée sur une toile tendue par un châssis. Le terme concerne donc tout ce qui, dans le domaine de la peinture occidentale, est antérieur aux innovations de la Renaissance : imitation de la nature, réalisme, représentation d'un espace vraisemblable (lignes de fuite, horizon) qui n'est plus l'espace arbitraire de la peinture.

En somme, ces « primitifs » sont les véritables incunables (premiers textes imprimés avant l'an 1500) de la peinture de chevalet, mais des incunables dont l'existence s'étalerait sur une période plus longue : xive et xve siècle.

— Guy BELOUET

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Pour citer cet article

Guy BELOUET. PRIMITIFS, peinture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • BELLECHOSE HENRI (connu entre 1415 et 1440)

    • Écrit par
    • 130 mots

    Originaire du Brabant, Bellechose succède en 1415 à Jean Malouel comme peintre en titre du duc de Bourgogne à Dijon. Sa première œuvre attestée est la seule qui subsiste : le Retable de saint Denis (Louvre), peint pour la chartreuse de Champmol en 1416. Entre 1415 et 1430, il est chargé...

  • COLLECTIONNISME

    • Écrit par
    • 11 945 mots
    • 23 médias
    ...une attitude plus originale : Sommariva achète des œuvres d'artistes néo-classiques, de Canova à Prud'hon ; le comte Costabili rassemble des tableaux de primitifs italiens, auxquels il reconnaît une valeur artistique. Les collections de primitifs sont d'abord constituées par des érudits collectionneurs...
  • FOUQUET JEAN (1420 env.-av. 1481)

    • Écrit par
    • 3 278 mots
    • 3 médias

    Jean Fouquet est le peintre français le plus illustre de la fin du Moyen Âge. On ne possède malheureusement qu'une fraction infime de ses œuvres. Mais que l'on puisse reconstituer assez aisément sa biographie et son œuvre prouve sa célébrité : on peut en effet tracer de Fouquet un ...

  • FROMENT NICOLAS (connu de 1461 à 1486)

    • Écrit par
    • 185 mots

    Né à Uzès, puis fixé en Provence, peintre en titre du roi René, Nicolas Froment a dû se former en Flandre vers 1460, car il restera toute sa carrière fidèle à la manière et aux formules de l'art flamand dont son mécène était fervent amateur, mais qu'il réinterprète selon son tempérament méridional...

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