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PAMIR

Occupant le sud-est du territoire du Tadjikistan, le Pamir répond dans sa partie orientale à l'image du Toit du monde ; sa partie occidentale est la proie d'un ravinement prodigieusement actif qui donne naissance à de longues arêtes dominant les talwegs de plusieurs milliers de mètres.

Le Pamir oriental, ou haut Pamir, est un pays de hautes surfaces : les restes de vieilles pénéplaines vigoureusement relevées au Tertiaire sont dominés par des crêtes résiduelles qui s'enlèvent sur 1 500 à 2 000 mètres seulement et atteignent ainsi des altitudes absolues de 6 000 ou même 7 000 mètres, dont le pic du Communisme qui représentait le point culminant de l'Union soviétique (7 495 m). Le haut Pamir a été recouvert au Quaternaire par une carapace de glace : d'immenses glaciers de vallées y naissaient et s'allongeaient sur 200 à 250 kilomètres en direction de l'avant-pays. Actuellement, les plus hauts plateaux demeurent englacés et, en contrebas des calottes glaciaires, les dépressions tectoniques ou surcreusées par les glaciers disparus sont occupées par des lacs (Kara-Koul, Rang-Koul, Iachil-Koul).

Placé en contrebas, le Pamir occidental est un pays au relief très fouillé : les restes des surfaces anciennes ne sont conservés que sur les interfluves séparant auges glaciaires ou vallées torrentielles. La plupart des vallées sont de belles auges glaciaires fossiles ; leurs versants, coupés de replats, sont tapissés de moraines et dominent de plusieurs centaines de mètres les fonds d'auge où les torrents postglaciaires ont façonné des systèmes de terrasses dont certaines demeurent englacées. La fonte de la glace et des neiges précipite vers le bas pays, durant le semestre chaud, de grandes quantités d'eau qui apportent la vie au milieu du désert.

— Pierre CARRIÈRE

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Pour citer cet article

Pierre CARRIÈRE. PAMIR [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMOU-DARIA

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE
    • 1 051 mots

    L'Amou-Daria draine la plus étendue des cuvettes hydrologiques de l'Asie moyenne ex-soviétique ; son bassin d'alimentation proprement dit s'étend en territoire fortement montagneux sur 227 800 kilomètres carrés, ce qui vaut au fleuve de rouler annuellement à son entrée dans la plaine 79 kilomètres...

  • ASIE CENTRALE

    • Écrit par Henri-Paul FRANCFORT, Frantz GRENET
    • 9 700 mots
    • 4 médias
    Le Paléolithique supérieur, quant à lui, est représenté par un petit nombre de gisements. Celui de Shughnu au Pamir est situé à 2 000 mètres d'altitude et, comme le site contemporain du lac Komsomol à Samarqand, il a livré une industrie de tradition moustérienne accompagnée d'éléments du Paléolithique...
  • GLACIERS

    • Écrit par François ARBEY, Louis LLIBOUTRY
    • 12 995 mots
    • 2 médias
    Le Pamir (Tadjikistan), vers 38 degrés de latitude nord, compte 8 000 kilomètres carrés de glaciers, dont le glacier Fedtchenko, de 77 kilomètres de longueur. La ligne d'équilibre s'élève de 4 200 mètres à l'ouest à 4 700 mètres à l'est.
  • HIMALAYENNE CHAÎNE

    • Écrit par Maurice MATTAUER, Jacques-Louis MERCIER
    • 4 443 mots
    • 9 médias
    On considère actuellement que c'est l'enfoncement de l'Inde dans l'Asie qui est en définitive responsable de la formation du Pamir (qui culmine à 7 495 m), de la surrection du Tibet (dont l'altitude moyenne est d'environ 5 000 m), de la formation, plus au nord encore, de la chaîne du Kunlunshan (qui...