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NOUVEAU-BRUNSWICK

Situé à l’est du Canada, le Nouveau-Brunswick (New Brunswick en anglais) est la porte d’entrée des provinces maritimes. Sa superficie (72 908 km2), dont près de 80 % sont sous couvert forestier, est comparable à celle de l’Irlande. Séparant le Nouveau-Brunswick de la Nouvelle-Écosse, la baie de Fundy, qui s’étend sur presque 530 kilomètres, constitue un attrait touristique remarquable en raison de ses fortes marées et de ses paysages grandioses. La province est assujettie à la fois au climat continental tempéré et aux influences maritimes, ces dernières se faisant surtout ressentir dans la partie sud.

Nouveau-Brunswick : carte de situation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouveau-Brunswick : carte de situation

Nouveau-Brunswick : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouveau-Brunswick : carte administrative

Population et peuplement

La présence de plusieurs communautés de chasseurs-cueilleurs sur cette vaste étendue boisée est attestée par un certain nombre de vestiges archéologiques, dont certains remonteraient à plus de 9 000 ans avant l’ère chrétienne. Au moment de l’arrivée des Européens, trois pays autochtones distincts occupent le territoire : au nord du bassin versant de la rivière Saint-Jean, celui des Mi’kmaq ; au centre du bassin jusqu’à l’embouchure, la nation des Wolastoqiyik (aussi connus sous le nom européen de Malécites) ; enfin au sud et sur le littoral de la baie, y compris dans l’actuel État du Maine, le pays des Peskotomuhkat (Passamaquoddy en anglais). Liées par des langues similaires, le commerce et plusieurs alliances, ces nations autochtones vivent en paix avec d’autres communautés au sud et à l’ouest, dont celles des Wabanaki.

La présence européenne sur ce territoire est relativement limitée jusqu’à la fin du xviiie siècle. Elle prend surtout la forme de postes de troc (commerce), de sites missionnaires et de petits forts construits avec la permission des peuples avoisinants. Quelques communautés acadiennes sont fondées au sud-est du Nouveau-Brunswick actuel à partir de 1698. Par ailleurs, la victoire des Britanniques, lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763), et l’expulsion des Français de toute la région changent la dynamique. Des réfugiés acadiens s’établissent sur le littoral nord et sur le long de la rivière Saint-Jean. Des communautés britanniques s’installent aussi au sud, notamment vers le site actuel de la capitale, Fredericton. Par la suite, la guerre d’indépendance américaine suscite une nouvelle migration britannique. Avant cette période, la région faisait partie de l’Acadie (sous le régime français à partir de 1604) puis de la Nouvelle-Écosse (sous le régime britannique à partir de 1713), mais l’arrivée de plusieurs milliers de loyalistes entraîne une division du territoire et la création de la colonie du Nouveau-Brunswick en 1784. À l’époque de la Confédération canadienne, en 1867, le Nouveau-Brunswick devient le carrefour du Canada atlantique. Les routes ferroviaires et la ville portuaire de Saint-Jean, au sud, favorisent l’établissement de liens commerciaux avec les États-Unis et les autres provinces du Canada. La population francophone, que l’on trouve principalement au nord et au sud-est du Nouveau-Brunswick fait de celui-ci le foyer de l’Acadie contemporaine. Aujourd’hui, la communauté autochtone compte environ 10 000 personnes, dispersée dans une vingtaine de réserves, dont la plus importante aujourd’hui est celle d’Elsipogtog.

Le Nouveau-Brunswick se caractérise par une structure de peuplement asymétrique et déséquilibrée. Plus du tiers de la population se concentre dans les trois principales villes (aire urbaine de Moncton, Saint-Jean et Fredericton) de la province, lesquelles se situent au sud de celle-ci. Le reste de l’écoumène se répartit de manière éparse le long des côtes, de la rivière Saint-Jean et à l’intérieur des terres. Mi-rurale, mi-urbaine, la population, qui totalisait 775 610 habitants lors du recensement de 2021, est à plus des deux tiers anglophone. Toutefois, la ville de Moncton abrite la plus grande université francophone hors Québec[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire, directeur scientifique de l'Institut d'études acadiennes, Moncton, Westmorland (Canada)
  • : docteur en développement régional, professeur de géographie à l'université de Moncton, Nouveau-Brunswick (Canada)

Classification

Pour citer cet article

Gregory KENNEDY et Majella SIMARD. NOUVEAU-BRUNSWICK [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Nouveau-Brunswick : carte de situation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouveau-Brunswick : carte de situation

Nouveau-Brunswick : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nouveau-Brunswick : carte administrative

Autres références

  • ACADIE

    • Écrit par Universalis
    • 899 mots
    • 1 média

    Le territoire connu pendant plus de deux siècles sous le nom d'Acadie comprenait la côte atlantique du Canada et correspondait approximativement aux trois provinces actuelles de Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard. Ces côtes furent très tôt fréquentées par des...

  • CANADA - Histoire et politique

    • Écrit par Michel BRUNET, Universalis, Alain NOËL
    • 19 402 mots
    • 12 médias
    ...indemnités, modifia radicalement la composition de la population. En 1784, pour répondre aux revendications des colons, on créa deux nouvelles colonies : le Nouveau-Brunswick et l'île du Cap-Breton furent détachés de la grande Nouvelle-Écosse formée en 1763. L'île du Prince-Édouard, l'ancienne île Saint-Jean...
  • CANADA, économie

    • Écrit par Serge COULOMBE
    • 7 923 mots
    Le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador comptaient pour 6,7 p. 100 de la population et 6 p. 100 seulement du PIB canadien en 2016. Historiquement, le revenu par habitant et la productivité de la main-d’œuvre de ces provinces ont toujours été inférieurs...
  • PRINCE-ÉDOUARD ÎLE DU

    • Écrit par Edward MACDONALD, Majella SIMARD
    • 1 182 mots
    • 3 médias

    Située à l’extrémité est du Canada, l’Île-du-Prince-Édouard (Prince Edward Island en anglais) est la plus petite des trois provinces maritimes – qui comptent aussi le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse –, tant en termes de population que de superficie (5 660 km2). Par ailleurs,...

Voir aussi