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MOTET

Le motet médiéval

Le premier motet est donc une forme polyphonique fondée sur une « teneur » généralement instrumentale, empruntée soit à la liturgie, soit au répertoire profane (chansons populaires) ; au-dessus de cette teneur évoluaient une ou deux voix contrepointées, supportant des paroles latines ou en langue vulgaire, sacrées ou profanes. Souvent, dans les motets à trois voix, les deux voix supérieures supportaient des textes différents, avec ou sans parenté sémantique, en vertu d'un symbolisme cher aux esprits médiévaux (un texte d'amour profane pouvait se superposer à une antienne à la Vierge, par exemple). Techniquement, c'est le triomphe de l'horizontalisme, du contrepoint pur, la pluralité des textes accusant l'indépendance des parties.

Ainsi le motet n'était-il pas une forme spécifiquement religieuse ; le profane s'y mêlait au sacré, et il existait des motets purement profanes, par exemple, le motet 311 du manuscrit de Montpellier : sur une teneur liturgique la voix supérieure chante : « Se je chante ce fait amour / Qui mon cuer esclaire nuit et jour », tandis que la deuxième voix fait entendre les paroles suivantes : « Bien doi amer mon ami / Autant que moi... » Au reste, le motet n'était point destiné à être chanté à l'église, mais devant une assemblée de connaisseurs, d'esprits raffinés. Ce fut la forme la plus en faveur dans la seconde partie du xiiie siècle : on dispose de plusieurs centaines de textes provenant principalement des manuscrits de Montpellier, de Bamberg, de Wolfenbüttel et de Florence.

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Pour citer cet article

Roger BLANCHARD. MOTET [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALLEGRI GREGORIO (1582-1652)

    • Écrit par Philippe BEAUSSANT
    • 165 mots

    Le nom d'Allegri est attaché au fameux Miserere à deux chœurs qui faisait partie du répertoire secret de la chapelle Sixtine, et que Mozart transcrivit de mémoire à treize ans, après une seule audition, à la stupéfaction de son entourage. Mais ce Miserere célèbre, et d'ailleurs fort...

  • ANTHEM, musique

    • Écrit par Edith WEBER
    • 586 mots

    Du vieil anglais anteifn, du grec et du latin antifona, de l'espagnol et de l'italien antifona, l'anthem, forme de musique religieuse anglicane, est une paraphrase libre (et non une traduction littérale anglaise) de textes bibliques (psaumes de David, en particulier), chantée pendant...

  • ARS ANTIQUA

    • Écrit par Edith WEBER
    • 1 876 mots
    • 2 médias
    ...triplum, quadruplum) en tant que solemnisation de l'office (Léonin, Pérotin). Elle tombe en désuétude vers la fin du xiiie siècle, au profit du motet religieux, profane ou amoureux. Des paroles (motetus, motulus) sont placées sous la voix organale ; le motet comprend une teneur (vox prius facta...
  • ARS NOVA

    • Écrit par Roger BLANCHARD
    • 6 358 mots
    • 2 médias
    Nous avons défini ci-dessus la technique du motet isorythmique ; il nous faut revenir sur la forme motet et en retracer l'évolution.
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Voir aussi