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SCHMELING MAX (1905-2005)

Boxeur allemand, Max Schmeling fut le premier Européen à détenir le titre de champion du monde professionnel des poids lourds, de 1930 à 1932.

Né le 28 septembre 1905 à Klein Luckow, dans le Brandebourg, Maximilian Schmeling commence à boxer en 1921 et passe professionnel trois ans plus tard. Il remporte le Championnat d'Allemagne dans la catégorie des mi-lourds en 1926, puis dans celle des poids lourds en 1928. Il part ensuite pour les États-Unis, où les combats qu'on lui propose sont plus intéressants. Il bat certains des meilleurs poids lourds, comme Johnny Risko et Paolino Uzcudun, en 1929, ce qui le conduit à affronter l'Américain Jack Sharkey, le 12 juin 1930 à New York, pour le titre de champion du monde des lourds. Ce dernier se voit disqualifié à la quatrième reprise pour coup bas, et Schmeling devient le premier Européen champion du monde des poids lourds. En juillet 1931, il confirme son titre face à un autre Américain, « Young » Stribling, mais, le 21 juin 1932 à Long Island, Sharkey le bat aux points en quinze reprises et lui ravit la couronne mondiale.

Schmeling obtient cependant sa plus belle victoire le 19 juin 1936 au Yankee Stadium de New York en mettant K.O. Joe Louis au douzième round. Schmeling a longtemps observé, au ralenti, les films des combats du « Bombardier noir », et il a remarqué que Louis avait tendance à baisser sa garde après plusieurs directs du gauche. Il s'appuie sur ce défaut pour infliger une sévère défaite à l'Américain, largement favori.

La revanche qui oppose Schmeling et Louis se déroule dans un climat politique international tendu. Le parti nazi tente d'utiliser l'éclatante victoire de l'Allemand en 1936 à des fins de propagande. Schmeling, pourtant apolitique convaincu et qui n'a jamais adhéré au parti nazi, est transformé en icône aryenne de l'idéologie nazie. Adolf Hitler et Franklin Roosevelt iront même jusqu'à rencontrer leur « poulain » respectif avant le second combat, organisé le 22 juin 1938 à New York, tandis que la presse des deux pays donnera au match des accents nationalistes et raciaux.

Louis domine nettement Schmeling : après l'avoir envoyé trois fois au tapis, il le met K.O. dès le premier round, 124 secondes seulement après le début du combat ! Lorsque la défaite de Schmeling semble acquise, les radios qui retransmettent la rencontre en Allemagne interrompent leur programme. Souffrant de deux vertèbres cassées, Schmeling est hospitalisé après le combat et rentrera dans son pays natal une semaine plus tard.

Malgré cet échec, Schmeling ne connaît pas la disgrâce en Allemagne. La hiérarchie nazie met en avant plusieurs arguments fallacieux pour expliquer ce revers : selon les dignitaires nazis, Schmeling n'aurait pas dû continuer de s'entraîner auprès d'un Américain juif, Joe Jacobs, ni épouser la star du cinéma autrichien Anny Ondra, en contact avec de nombreux juifs. Plus tard, on apprendra que Schmeling avait hébergé deux garçons juifs dans son appartement berlinois durant les pogroms de la Nuit de cristal, du 9 au 10 novembre 1938...

Parachutiste de l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, Max Schmeling est blessé pendant l'invasion de la Crète en 1941. Il revient à la boxe en 1947-1948 et remporte trois combats sur les cinq qu'il dispute en Allemagne avant de mettre un terme à sa carrière sportive à l'âge de quarante-trois ans. Il a combattu soixante-dix fois, décrochant cinquante-cinq victoires (dont trente-huit par K.O). Par la suite, des amis influents installés aux États-Unis l'aident à acquérir la licence Coca-Cola pour la République fédérale d'Allemagne, opération qui fera de lui un riche homme d'affaires. Dans les années 1950, Max Schmeling rend visite à Joe Louis aux États-Unis, ce qui marque le début d'une longue amitié. Il publie ses Mémoires, [...]

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Universalis. SCHMELING MAX (1905-2005) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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