Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LOGICIELS

Quasi inexistant dans les années 1950, à l'aube du formidable développement des technologies de l'information et de la communication, le logiciel occupe aujourd'hui une place centrale dans nos économies mondialisées, nos administrations et nos loisirs. Des entreprises comme Microsoft, Oracle, SAP Aktiengesellschaft ou Google, exclusivement dédiées au développement de logiciels, ont des valeurs boursières qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars. C'est un phénomène économique sans précédent, et ce d'autant plus que la livraison et l'installation de logiciels se font au moyen de supports matériels de plus en plus réduits, voire au moyen de téléchargements via Internet qui interconnecte fournisseurs et usagers de cette nouvelle technologie. Industrie de l'immatériel, totalement délocalisable, même sans préavis, sans immobilisation matérielle, sans usine ni investissement de production comme les industries traditionnelles (y compris la fabrication des circuits intégrés qui mobilise des ressources considérables, de l'ordre de 2 à 3 milliards de dollars pour une usine), l'industrie du logiciel ne dépend que de la qualité et de l'imagination de ses ingénieurs.

Place des logiciels dans la société

Le métier de programmeur, c'est-à-dire celui des ingénieurs qui conçoivent et valident les programmes, comporte plusieurs défis. Tout programme est d'abord une œuvre d'imagination qui se forme dans la tête de son concepteur ou dans celles d'une toute petite équipe de concepteurs, quand bien même il faudra, lors de son développement, des équipes qui peuvent se chiffrer par centaines de programmeurs. Mais l'imagination est sévèrement bridée par la technologie, malgré les progrès fulgurants de celle-ci. Un bon programmeur doit avoir de l'imagination et une grande connaissance du domaine qu'il souhaite automatiser, mais également connaître parfaitement l'instrument sur lequel il compose, et ses limites : c'est une première contrainte.

Un logiciel est d'abord une œuvre humaine, exclusivement humaine, contrairement à beaucoup d'autres objets qui nous environnent, dans la production desquels la robotisation et les machines jouent depuis quelques décennies un grand rôle. Il n'y a pas, il n'y aura jamais de robot programmeur. La qualité des programmes dépend exclusivement de la compétence des programmeurs mais, quelle que soit cette compétence, ces programmes, comme toute œuvre humaine, peuvent contenir des erreurs plus ou moins graves. On se souvient de l'échec du premier vol d'Ariane 5, en 1996, imputable à une erreur triviale de programmation restée latente pendant plusieurs années avant d'être découverte lors du premier tir. C'est là une deuxième contrainte. Tout logiciel un peu complexe contient des erreurs qui ont échappé à la sagacité des meilleurs programmeurs et des meilleures procédures d'assurance qualité. On ne sait pas, aujourd'hui, mesurer la qualité d'un logiciel, ce qui, pour des ingénieurs, n'est pas satisfaisant. Pour l'ingénieur, le problème n'est pas de concevoir et de programmer sans erreur, car c'est impossible, mais de savoir comment agencer le logiciel pour compenser les erreurs de façon à assurer, du point de vue de l'usager, la continuité du service offert par le logiciel. Ce qu'il faut, c'est minimiser le risque.

Il est impossible de parler de logiciel sans parler des langages de programmation qui permettent d'écrire les logiciels. Le langage de programmation détermine les opérations de base que le programmeur va pouvoir utiliser pour donner des ordres à l'ordinateur qui les exécutera fidèlement. Un programme, quel que soit le langage de programmation, est une suite d'ordres, appelés « instructions », qui traduisent ce que le programmeur veut que la[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur titulaire de la chaire de génie logiciel au Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Pour citer cet article

Jacques PRINTZ. LOGICIELS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANDERSON JOHN ROBERT (1947- )

    • Écrit par Denis ALAMARGOT
    • 374 mots

    John Robert Anderson est né à Vancouver (Canada) en 1947. Après des études à l’université de la Colombie-Britannique, il obtient son Ph.D. en 1972 à l’université Stanford, sous la direction de G. Bower. D’abord professeur de psychologie à Yale de 1973 à 1977, il rejoint en 1978 l’université Carnegie-Mellon...

  • APPLE

    • Écrit par Pierre MOUNIER-KUHN
    • 2 547 mots
    • 2 médias
    ...lui ajouter des cartes et des périphériques pour étendre ses fonctions, ce qui intéresse les passionnés d’informatique et les incite à développer des logiciels. Dès 1978, l’ajout d’un lecteur de disquettes facilite l’introduction de nouveaux programmes. L’Apple II s’enrichit vite de logiciels qui augmentent...
  • ARCHIVAGE NUMÉRIQUE

    • Écrit par Claude HUC
    • 4 749 mots
    Tout aussi problématique est l'obsolescence des logiciels et des systèmes d'exploitation, ces deux outils évoluant à des rythmes différents. Les systèmes d'exploitation les plus anciens disparaissent du marché et sont remplacés. Les logiciels d'application qui fonctionnaient avec les anciens systèmes...
  • AUTOMATISATION

    • Écrit par Jean VAN DEN BROEK D'OBRENAN
    • 11 882 mots
    • 12 médias
    – les logiciels (logiciel spécifique, en langage évolué, logiciels de base, procédures et protocoles).
  • Afficher les 32 références

Voir aussi