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MARATHE LITTÉRATURE

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La littérature moderne

Après la période de morcellement qui succéda à l'effondrement de l'État marathe et à la création de la Présidence de Bombay sous le contrôle britannique, on vit apparaître une littérature entièrement nouvelle, influencée par les écrivains anglais, ainsi que par les établissements occidentaux d'enseignement en Inde. La langue marathe fut devancée dans cette voie par le bengali, mais elle précédera elle-même d'autres langues indiennes dont les centres culturels étaient moins perturbés ou se trouvaient plus éloignés de l'influence occidentale. La poésie religieuse traditionnelle fut complètement abandonnée et remplacée, après une période de transition au cours de laquelle un nouveau concept de prose littéraire fut créé, par les genres courants en Occident : roman, nouvelle, poésie lyrique, théâtre, essai.

À partir de 1890, ces différentes formes littéraires trouvèrent leurs premiers interprètes de valeur : citons le romancier Hari Nārāyan Āptẹ (1864-1919), le poète Keśavsut (1866-1905), les écrivains de théâtre Kirloskar, Gaḍkarī, Khāḍīlkar et d'autres, créateurs de la plus grande tradition dramatique qui a rendu le marathe célèbre dans toute l'Inde ; enfin, pour l'essai politique et le journalisme, Āgarkar et Lokamānya Ṭiḷak. Les deux générations d'artistes qui suivirent continuèrent à développer et à explorer tous les domaines littéraires. On ne peut malheureusement nommer ici tous les auteurs de l'entre-deux-guerres ; pourtant, il est difficile de ne pas citer B. S. Marḍhekar, dont le lyrisme poétique magnifique et inquiétant, influencé certainement par T. S. Eliot, a exercé sur les lettres marathes un rôle révolutionnaire qui, au-delà de la mort de l'écrivain en 1956, se poursuit toujours.

Il faut attirer l'attention sur la place centrale qu'occupe la nouvelle. Dans une société où peu de gens achètent des livres, où il existe une profusion de revues littéraires, elle fait l'objet d'une demande constante. Il doit y avoir très peu d'auteurs écrivant en marathe qui ne se soient essayés à ce genre difficile.

— Ian RAESIDE

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Écrit par

  • : professeur de marathi et gujarati, School of Oriental and African studies, université de Londres (Royaume-Uni)

Classification

Pour citer cet article

Ian RAESIDE. MARATHE LITTÉRATURE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • EKNĀTH (1548-1600)

    • Écrit par
    • 180 mots

    Brahmane du Mahārāśtra (région de Bombay) appartenant à la lignée des « saints » (sant) qui donnèrent une grande impulsion à la religion de bhakti non seulement dans leur province, mais aussi dans tout l'ouest de l'Inde.

    Le principal mérite d'Eknāth fut d'éditer le grand commentaire...

  • INDE (Arts et culture) - Langues et littératures

    • Écrit par , et
    • 10 472 mots
    • 3 médias
    Les débuts de la littérature marathe remontent au xiie siècle avec le poète Mukundarāja qui vulgarisa les principes du Vedānta. Au xiiie siècle, Jnañdev, le « Dante du pays marathe », commenta librement en vers la Bhagavadgītā ; Nāmdev (xive s.), dans ses chants, exprime en termes ardents...
  • JÑĀNDEV ou JÑĀNEŚVAR (1275-1296)

    • Écrit par
    • 258 mots

    Saint mahrâtte (du Mahârâshtra, région de Bombay) qui, à en croire la tradition, ne vécut que vingt et un ans, mais laissa une œuvre considérable, comprenant plus de mille poèmes et, surtout, un commentaire versifié de la Bhagavad-Gîtâ que l'on nomme Jñānèshwarī (de Jnânèshwar,...

  • NĀMDEV (1270?-? 1350)

    • Écrit par
    • 174 mots

    L'un des plus célèbres des « saints » (la secte des sant) du Mahārāshtra (région de Bombay) en raison de l'œuvre qu'il a laissée et des légendes pieuses concernant sa vie. On dit que Nāmdev était de basse caste (de la sous-caste des tailleurs) et qu'il eut une jeunesse orageuse, s'associant...

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