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MARATHE LITTÉRATURE

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Le XVIIIe siècle

La popularité de Śrīdhar (1678-1728) surpasse probablement celle de tous les autres écrivains marathes, y compris Tukārām. En des vers simples et pleins de vie, il a conté les vieilles histoires de la tradition indienne. Tantôt animées d'un humour un peu terre à terre, tantôt s'élevant à de hautes digressions morales, ses versions du Rāmāyaṇa (Rāmavijaya, 1703) et du Mahābhārata (Pāṇḍạva-pratāpa, 1712) sont admirablement adaptées aux auditeurs simples et pieux devant qui on les récite. Mahīpatī (1715-1790), dévot et compilateur prolifique, rassembla en de longs ouvrages (Santavijaya, Bhaktalīlāmṛta, etc.) toutes les histoires et légendes ayant trait à ses prédécesseurs, poètes religieux de langue marathe et hindi aussi bien que d'autres langues indiennes. Ces textes, sans beaucoup de valeur sur le plan poétique, offrent le grand intérêt de réunir presque toutes les traditions de son époque relatives à la vie de ces poètes anciens, qui est mal connue par ailleurs.

Au xviie siècle déjà, puis au xviiie siècle surgissent un certain nombre de poètes profanes parmi les auteurs, souvent anonymes, de ballades historiques (povāḍe) et de chants d'amour extrêmement érotiques (lāvaṇī) qui formaient une part importante des représentations dramatiques de type populaire appelées tamāśā. Seul un poète de l'ancienne école, Mōrōpant (1729-1794), est un versificateur prolifique qui produisit, en plus d'un Mahābhārata complet, cent huit courtes versions différentes du Rāmāyaṇa, dont beaucoup sont désignées par le procédé qui les caractérise : par exemple, le Parantu Rāmāyaṇa, dans lequel le mot parantu, qui signifie « mais », revient à chaque vers. Il écrivit, toutefois, des œuvres plus personnelles, notamment Kekāvali (Le Cri du paon), longue poésie qui est une sorte de nunc dimittis, devenue un des poèmes les plus célèbres en marathe.

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Écrit par

  • : professeur de marathi et gujarati, School of Oriental and African studies, université de Londres (Royaume-Uni)

Classification

Pour citer cet article

Ian RAESIDE. MARATHE LITTÉRATURE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • EKNĀTH (1548-1600)

    • Écrit par
    • 180 mots

    Brahmane du Mahārāśtra (région de Bombay) appartenant à la lignée des « saints » (sant) qui donnèrent une grande impulsion à la religion de bhakti non seulement dans leur province, mais aussi dans tout l'ouest de l'Inde.

    Le principal mérite d'Eknāth fut d'éditer le grand commentaire...

  • INDE (Arts et culture) - Langues et littératures

    • Écrit par , et
    • 10 472 mots
    • 3 médias
    Les débuts de la littérature marathe remontent au xiie siècle avec le poète Mukundarāja qui vulgarisa les principes du Vedānta. Au xiiie siècle, Jnañdev, le « Dante du pays marathe », commenta librement en vers la Bhagavadgītā ; Nāmdev (xive s.), dans ses chants, exprime en termes ardents...
  • JÑĀNDEV ou JÑĀNEŚVAR (1275-1296)

    • Écrit par
    • 258 mots

    Saint mahrâtte (du Mahârâshtra, région de Bombay) qui, à en croire la tradition, ne vécut que vingt et un ans, mais laissa une œuvre considérable, comprenant plus de mille poèmes et, surtout, un commentaire versifié de la Bhagavad-Gîtâ que l'on nomme Jñānèshwarī (de Jnânèshwar,...

  • NĀMDEV (1270?-? 1350)

    • Écrit par
    • 174 mots

    L'un des plus célèbres des « saints » (la secte des sant) du Mahārāshtra (région de Bombay) en raison de l'œuvre qu'il a laissée et des légendes pieuses concernant sa vie. On dit que Nāmdev était de basse caste (de la sous-caste des tailleurs) et qu'il eut une jeunesse orageuse, s'associant...

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