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ÉTOLIENNE LIGUE

L'Étolie, région montagneuse de la Grèce centrale, n'a connu qu'un développement relativement tardif dans l'histoire du monde grec, du fait de son isolement d'une part, de l'absence de bons ports d'autre part. Au ~ ve siècle encore, elle n'avait que peu de cités et apparaissait aux contemporains (Thucydide) comme une région encore primitive. Mais à partir du ~ ive siècle, avec l'organisation de la ligue Étolienne, commence pour l'Étolie une évolution qui la placera bientôt au rang des principales puissances politiques du monde grec déclinant. Sur l'organisation de la ligue Étolienne, nous sommes relativement bien informés. À la tête de la ligue était placé un stratège élu annuellement. L'assemblée fédérale, à la différence de ce que l'on trouve dans la plupart des confédérations de cités, était une assemblée primaire, où chaque cité était représentée proportionnellement à sa population, ce qui implique un vote par tête. Elle se réunissait deux fois par an à Thermos, centre religieux et politique de la ligue, où se trouvait un sanctuaire d'Apollon. Il existait un trésor fédéral, alimenté par les contributions des cités membres de la ligue et les tributs versés par les populations sujettes. Un conseil de trente apoklétoi (élus) assurait la permanence de l'État dans les intervalles des réunions de l'assemblée fédérale, principalement en temps de guerre. La ligue Étolienne allait se développer surtout au ~ iiie siècle, étendant sa domination sur une partie de l'Acarnanie, et s'assurant le contrôle de l'Amphictyonie de Delphes. Alliés de Rome contre les rois de Macédoine, les Étoliens allaient en tirer de multiples avantages qui, joints aux profits que leur assurait la pratique de la piraterie, devaient en faire une puissance redoutable. Mais leur alliance avec Antiochos III devait leur être fatale : en ~ 189, ils furent contraints d'accepter la domination de Rome.

— Claude MOSSÉ

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Pour citer cet article

Claude MOSSÉ. ÉTOLIENNE LIGUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GRÈCE ANTIQUE (Histoire) - La Grèce antique jusqu'à Constantin

    • Écrit par Claude MOSSÉ, Nicolas SVORONOS
    • 11 765 mots
    • 6 médias
    ...s'engager dans l'inextricable jeu de la politique grecque. À l'aube du iie siècle, il n'existe en Grèce que deux puissances qui comptent : la ligue étolienne au nord-ouest et la ligue achéenne qui rassemble, à l'exclusion de Sparte, les principales cités pélo-ponnésiennes. Les cités en effet,...
  • MACÉDOINE ANTIQUE

    • Écrit par Bernard HOLTZMANN, Claude MOSSÉ
    • 10 554 mots
    • 6 médias
    ...encore que Doson, il a compris que le principal danger pour la Macédoine était constitué par les entreprises de Rome. En 217, il conclut à Naupacte une paix avec les Étoliens qui avaient repris les hostilités à la mort de Doson, afin d'avoir les mains libres pour agir à l'ouest. La situation est favorable...
  • NAUPACTE

    • Écrit par Jean DELORME
    • 286 mots

    Port locrien sur la rive nord du golfe de Corinthe, à quelques kilomètres du cap Rhion. Cette situation lui a valu une importance stratégique qui explique son rôle historique mieux que sa puissance propre. Dans la légende du retour des Héraclides, Naupacte leur sert de base navale pour reconquérir...

  • PHILIPPE V (238-179 av. J.-C.) roi de Macédoine (221-179 av. J.-C.)

    • Écrit par Universalis
    • 548 mots

    Roi de Macédoine (221-179), né en 238 av. J.-C., mort en 179 av. J.-C. à Amphipolis (Macédoine).

    Fils de Démétrios II (v. 275-229 av. J.-C.) et de Phthia, le jeune prince Philippe V de Macédoine est adopté, à la mort de son père, par son cousin Antigonos Doson, qui s'empare du trône. Lorsque ce...

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