Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RÁKÓCZI LES

Famille d'aristocrates hongrois qui a joué un rôle essentiel dans l'histoire de la Hongrie et de la Transylvanie aux xviie et xviiie siècles. Les Rákóczi possédaient une immense fortune foncière répartie entre la Haute-Hongrie (actuelle Slovaquie) et la Transylvanie ; en 1660, leurs terres sont regroupées en une centaine de grands domaines représentant environ trente mille tenures (soit plus de cent mille sujets). En 1682, leur fortune est peut-être la plus considérable de Hongrie avec celle des Thököly et des Eszterházy. C'est pourquoi la noblesse hongroise qui gouverne la Transylvanie a élu à plusieurs reprises prince souverain du pays un membre de la famille Rákóczi. Georges Ier Rákóczi (1593-1648) succède à Gábor Bethlen dont il a les ambitions ; il s'allie à la Suède et à la France contre la maison d'Autriche et il appuie les protestants hongrois révoltés contre Ferdinand III. La paix de Linz est un succès : elle réaffirme la quasi-indépendance de la principauté transylvaine et garantit la liberté religieuse dans toute la Hongrie. Son fils Georges II Rákóczi (1621-1660) a des ambitions encore plus vastes : il se laisse entraîner dans la guerre du Nord aux côtés de la Suède, brigue le trône de Pologne, s'attire l'hostilité de la Porte, se fait battre en Ukraine et perd son trône. La Transylvanie cesse pour un temps d'être le bastion de la nation hongroise. Le fils de Georges II Rákóczi, François Ier (1645-1676), ne peut être élu prince et se retire sur ses domaines hongrois à Sarospatak. Il complote contre l'empereur Léopold Ier, roi de Hongrie, et ne sauve sa tête, en 1671, qu'au prix d'une énorme amende. Sa veuve, Hélène Zrinyi, reprendra la lutte contre les Habsbourg, mais c'est à son fils François II Rákóczi (1676-1735) que devait revenir l'honneur de soulever une fois de plus la Hongrie contre ces derniers. Catholique, élève des jésuites, le jeune prince prend en 1702 la tête d'une vaste insurrection nationale ; allié de Louis XIV, il est élu en 1707 prince de Hongrie, mais sa tentative échoue en 1711 : François II Rákóczi emprunte le chemin de l'exil, où il meurt sans enfants.

— Jean BÉRENGER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean BÉRENGER. RÁKÓCZI LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUTRICHE

    • Écrit par Roger BAUER, Jean BÉRENGER, Annie DELOBEZ, Universalis, Christophe GAUCHON, Félix KREISSLER, Paul PASTEUR
    • 34 125 mots
    • 21 médias
    ...concentrent entre leurs mains une immense fortune foncière. En Bohême, elles possèdent, vers 1700, 65 % des terres, et en Hongrie quelques familles, comme les Rákóczi, les Esterházy, les Palffy, sont immensément riches et possèdent de véritables principautés. Il est évident que ces grands aristocrates, qui...
  • ROUMANIE

    • Écrit par Mihai BERZA, Catherine DURANDIN, Universalis, Alain GUILLERMOU, Gustav INEICHEN, Edith LHOMEL, Philippe LOUBIÈRE, Robert PHILIPPOT, Valentin VIVIER
    • 34 994 mots
    • 17 médias
    ...n'empêche pas, là non plus, sous des princes énergiques et cultivés (János [Jean] Zápolya, Étienne Ier Báthory, Gábor [Gabriel] Bethlen, et György Ier Rákóczi [Georges Ier]), un épanouissement culturel, avec cette différence toutefois que la vie intellectuelle transylvaine est plutôt tournée vers l'Occident....

Voir aussi