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MAC CAREY LEO (1898-1969)

Réalisateur, écrivain et producteur américain, né le 3 octobre 1898 à Los Angeles, mort le 5 juillet 1969 à Santa Monica (Californie).

Diplômé en droit de l'University of Southern California, Thomas Leo Mac Carey poursuit une carrière d'avocat pendant quelque temps, puis se lance dans le cinéma en 1918 comme assistant du réalisateur Tod Browning. En 1923, il est engagé comme réalisateur et scénariste par les studios Hal Roach. Deux ans plus tard, il est nommé vice-président de la compagnie. C'est lui qui perçoit que deux des meilleurs acteurs comiques du studio, Stan Laurel et Oliver Hardy, doivent former un tandem inséparable. Les dix-neuf films de Laurel et Hardy qu'il produit, dont les trois qu'il réalise lui-même, sont très formateurs car ils affûtent son sens du comique.

Après une collaboration peu fructueuse avec les studios Fox au début des années 1930, Leo Mac Carey signe un contrat avec la Paramount en 1933. Au contact des célébrités de la comédie avec lesquelles il collabore, il peaufine son propre style comique, basé sur les techniques de l'improvisation apprises avec Laurel et Hardy. Son premier film pour la Paramount est Duck Soup (La Soupe au canard, 1933), avec les Marx Brothers. Le film essuie un échec à sa sortie, mais on le considère aujourd'hui comme l'une des meilleures comédies de tous les temps. Mac Carey dirige également W.C. Fields, George Burns et Gracie Allen dans Six of a Kind (1934, Poker party), et Mae West dans Belle of the Nineties (Ce n'est pas un péché, 1934). Après ce film, l'image de l'actrice sera assagie par l'application du code Hays (un code d'autocensure instauré par les studios – et établi par le sénateur Hays en 1930 – dans le but d'une part, de prévenir une censure venue de l'extérieur et d'autre part, de se donner une image morale auprès du public).

Avec Ruggles of Red Gap (L'Extravagant M. Ruggles, 1935), Leo Mac Carey peut enfin laisser son empreinte sur un film. Celle-ci se distingue par un comique mêlant farce et réalité, une glorification du caractère américain accompagnée d'une condamnation de la naïveté et du matérialisme des compatriotes du réalisateur, une réflexion sur ses propres valeurs catholiques et une sentimentalité débordante qui ne sombre pas dans la mièvrerie. Ces caractéristiques apparaissent clairement dans son film le plus personnel, Make Way for Tomorrow (Place aux jeunes, 1937), une condamnation douce-amère de la maltraitance des personnes âgées. Ce film demeurera le préféré de Leo Mac Carey. Toujours en 1937, il réalise la folle comédie The Awful Truth (Cette sacrée vérité) avec Cary Grant et Irene Dunne. Il remporte l'oscar du meilleur réalisateur pour ce film, devenu depuis un classique du cinéma. À la cérémonie de remise des prix, il conclut ses remerciements au jury avec ces mots : « Ce n'est pas mon meilleur film. »

En 1939, Leo Mac Carey réalise Love Affair (Elle et lui), un film romantique avec Charles Boyer et Irene Dunne qui connaît un énorme succès. Son film de 1942, Once Upon a Honeymoon (Lune de miel mouvementée), avec Cary Grant et Ginger Rogers, met le spectateur moderne mal à l'aise par la légèreté avec laquelle il traite du nazisme. Au milieu des années 1940, Mac Carey fait les deux films entièrement signés de sa main (on lui doit le scénario, la réalisation et la production), avec Bing Crosby dans le rôle du père Chuck O'Malley, Going my way (La Route semée d'étoiles, 1944), et sa suite, The Bells of St. Mary's (Les Cloches de Sainte-Marie, 1945). Le premier film remporte sept oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (pour Bing Crosby), meilleur second rôle (pour Barry Fitzgerald), meilleure chanson, meilleur scénario et intrigue la plus originale (pour Leo Mac Carey). Le second film reçoit huit nominations[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. MAC CAREY LEO (1898-1969) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire

    • Écrit par Marc CERISUELO, Jean COLLET, Claude-Jean PHILIPPE
    • 21 694 mots
    • 41 médias
    Mais le registre de Capra demeure limité. Howard Hawks et Leo Mac Carey, qui sont ses rivaux en matière de comédie, ont un projet bien plus vaste. Pour l'un et l'autre, la comédie représente simplement le terme privilégié d'une alternative personnelle. L'œuvre de Hawks oscille entre le burlesque (...
  • COMÉDIE AMÉRICAINE, cinéma

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 5 126 mots
    • 18 médias
    ...facile, 1937)], George Stevens[Vivacious Lady (Mariage incognito, 1938)], Garson Kanin[Bachelor Mother (Mademoiselle et son bébé, 1939)] que chez le Leo McCarey de Ruggles of Red Gap (L'Extravagant M. Ruggles, 1935) et The Awful Truth (Cette sacrée vérité, 1937). L'éloge du libéralisme, la...

Voir aussi