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JUMEAUX (psychologie)

La gémellité : une relation sociale enrichissante

Comparée aux autres relations intrafratrie, la relation entre jumeaux se distingue par la durée et l’intensité du temps passé ensemble. En moyenne, les jumeaux MZ sont plus dépendants l’un de l’autre que les jumeaux DZ. Au-delà de ce constat, il faut s’interroger sur les conséquences de cette plus grande dépendance interpersonnelle des jumeaux. L’idée souvent admise de la nécessité de séparer les couples de jumeaux pour faciliter leur développement psychologique se fonde davantage sur une idée préconçue que sur des données scientifiques clairement établies. De fait, il n’est pas possible d’établir une règle claire indiquant la nécessité ou non de séparer les jumeaux pendant leur scolarité pour qu’ils en tirent un bénéfice, surtout si la séparation risque de provoquer un stress important chez les enfants. Quelques situations extrêmes pourraient justifier cette séparation. C’est le cas, par exemple, lorsque la vitesse de développement est très différente entre les jumeaux. La situation gémellaire intensifie la comparaison à autrui, phénomène naturel bien étudié en psychologie sociale, car le terme privilégié de comparaison pour les jumeaux comme pour l’entourage, y compris les enseignants, est le co-jumeau. Cette comparaison peut devenir particulièrement stressante pour le jumeau le moins performant.

Les situations extrêmes ne doivent pas faire oublier les plus courantes. Les études à grande échelle montrent que la gémellité est vécue de façon extrêmement positive par les jumeaux eux-mêmes, et ce d’autant plus qu’il s’agit de jumelles MZ comparées aux garçons MZ et aux filles et garçons DZ. Et, contrairement à ce qui a pu être conclu à partir d’analyses de cas extrêmes portant sur des petits effectifs, la gémellité a un impact positif sur le développement des comportements d’adaptation et de sociabilité durant l’enfance. C’est ce que montrent Lea Pulkkinen et ses collaborateurs, qui ont étudié 1 874 jumeaux finlandais âgés de onze à douze ans.

Les bénéfices de la gémellité peuvent se situer aussi bien dans la sphère des émotions (support social) que dans la sphère cognitive, comme l’illustrent les recherches de Nancy Segal. Il faut cependant signaler que la très forte proximité des jumeaux a un coût psychologique très lourd lorsque l’un d’eux décède.

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Écrit par

  • : professeure émérite de psychologie, université d'Aix-Marseille

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