Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FASTES & NÉFASTES JOURS

Sur les fastes (fasti, calendriers romains, proprement : liste des jours fastes), l'indication de chaque jour est accompagnée de l'un des sigles suivants : F, C, N, NP, EN, Q.ST.D.F., Q.R.C.F. Ces sigles marquent le caractère du jour et correspondent à une division fondamentale du temps entre jours pour lesquels il existe une base mystique permettant les actions humaines (jours fastes, fasti, à rapprocher sans doute du mot fas : « permis » et de la racine indo-européenne dha : « poser ») et jours pour lesquels elle n'existe pas (nefasti), donc réservés aux dieux. Dans la première catégorie entrent les jours simplement fastes (F : les auteurs anciens, après Varron, ayant perdu le sens de cette division et, par une fausse étymologie, lié fastus à fari, « dire », d'où « dire la justice », réservent les fasti dies aux activités judiciaires du préteur) et les jours comitiaux (C) où peuvent en plus se tenir les comitia, « assemblées du peuple » : au total probablement 232 jours sur les 355 que compte l'année d'avant César. La deuxième catégorie regroupe les jours simplement néfastes (N) et les jours dits NP (ligature de N et de P, où N signifie également néfaste et P demeure inexpliqué) : ce sont les festi dies qu'occupent les cérémonies religieuses fixes (feriae stativae), lorsque les fêtes mobiles (feriae conceptivae) tombent des jours fastes ou comitiaux, ceux-ci deviennent également néfastes. Les jours marqués EN (endotercisi : « coupés à l'intérieur ») sont néfastes matin et soir, fastes l'après-midi ; les jours marqués Q.R.C.F. (quando rex comitiavit, fas) de néfastes deviennent fastes lorsque le roi des sacrifices a ouvert des comices ratifiant certaines formes d'adoption ou de testament ; le jour marqué Q.ST.D.F. (quando stercus delatum, fas : lorsque l'on a ôté le fumier, faste), le 15 juin, devient également faste après la cérémonie où l'on ôte le fumier du temple de Vesta. La notion de jours néfastes (où les fêtes peuvent être gaies) ne se confond pas avec celles de « jours religieux » et de « jours noirs » : jours où la porte des enfers (mundus) ouverte, les morts et les dieux souterrains se promènent, jours anniversaires de défaites et autres calamités ; on doit éviter alors de livrer combat, de lever une armée, de partir en guerre, de lever l'ancre, de se marier.

— Jean-Claude DUMONT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Claude DUMONT. FASTES & NÉFASTES JOURS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FÊTE, arts et architecture

    • Écrit par Georges FRÉCHET
    • 1 100 mots
    • 1 média

    Dans ses Fastes, Ovide, le maître de l'amour, mais aussi le plus religieux des poètes latins, fait se répondre l'immutabilité de la cérémonie et la permanence du mythe qui en est souvent le prétexte. La fête constitue presque toujours la répétition d'une autre fête. C'est un arrêt du temps, mais elle...

  • ROME ET EMPIRE ROMAIN - La religion romaine

    • Écrit par Pierre GRIMAL
    • 7 011 mots
    ...premier quartier (les nones), le 5 ou le 7. À l'origine, ces dates étaient chaque mois révélées par le « roi des sacrifices », qui connaissait aussi les jours fastes (ceux où il était permis d'avoir une activité, politique ou professionnelle), les jours néfastes, ceux qui étaient néfastes le matin et...

Voir aussi