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MARTÍ JOSÉ (1853-1895)

L'écrivain

Seules quelques pièces de théâtre, quelques recueils de vers et certains essais politiques ont été publiés du vivant de Martí ; l'édition de ses œuvres compte cependant vingt-sept volumes.

L'œuvre de Martí est politique au sens le plus large de ce terme. Aussi n'est-il pas étonnant, par exemple, que le genre auquel Martí s'adonne avant tout soit le journalisme : sa prose reste essentiellement « fonctionnelle » et, « sous quelque aspect que l'on aborde sa pensée, on voit surgir le terme utilité, qui est peut-être le mot clef de son vocabulaire ». Mais il importe de faire une place à part à sa production poétique.

Dès son plus jeune âge, Martí écrit des vers. Les poèmes de jeunesse, dont les plus importants, A mis hermanos muertos el 27 de noviembre, en 1872, et Patria y Mujer, en 1875, sont caractéristiques de l'influence qu'exercent sur Martí les maîtres cubains, Mendive et Heredia. Le premier recueil important Ismaelillo, du nom de son fils, paraît à New York en 1882 ; ces quinze poèmes, courts et tendres, marquent le renouveau d'une poésie en langue espagnole qui revient aux sources du Moyen Âge et de la chanson populaire. Les Versos libres, publiés à titre posthume en 1913, retracent une période déjà plus troublée : la vie publique y a pris le pas sur la vie privée, le contenu domine la forme, l'expression est riche en symboles universels et rappelle Walt Whitman, le poète américain dont Martí a d'ailleurs contribué à vulgariser l'œuvre en Amérique latine et centrale. Les Versos sencillos ne seront publiés qu'en 1930 : plus encore que les premiers, ils portent la marque de l'autobiographie, que Martí y décrive les premiers désordres à La Havane en 1896, son passage à Saragosse, ses rencontres avec Gómez et Maceo, ou qu'il fasse allusion à la fameuse Conférence internationale de 1889 aux États-Unis.

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Écrit par

  • : professeur au département des sciences politiques de l'université de Paris-I

Classification

Pour citer cet article

Evelyne PISIER. MARTÍ JOSÉ (1853-1895) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMÉRIQUE LATINE - Littérature hispano-américaine

    • Écrit par Albert BENSOUSSAN, Michel BERVEILLER, François DELPRAT, Jean-Marie SAINT-LU
    • 16 898 mots
    • 7 médias
    Parmi les personnalités littéraires qui côtoyèrent le mouvement moderniste sans s'y rattacher, le Cubain José Martí (1853-1895) occupe une place éminente. Engagé dès avant l'âge d'homme dans la lutte pour l'indépendance de son île natale, il succomba prématurément à la répression espagnole, non sans...
  • ANARCHISME

    • Écrit par Henri ARVON, Universalis, Jean MAITRON, Robert PARIS
    • 13 391 mots
    • 7 médias
    ...régional ouvrier de La Havane (1892), d'orientation libertaire, revendiqua simultanément la journée de huit heures et l'indépendance de l'île. Le poète Jose Martí fut lui-même préoccupé des conditions de vie de la population et très impressionné, lors de son exil aux États-Unis, par l'exécution des anarchistes...
  • CARAÏBES - Littératures

    • Écrit par Jean-Pierre DURIX, Claude FELL, Jean-Louis JOUBERT, Oruno D. LARA
    • 15 575 mots
    • 4 médias
    La grande figure littéraire et politique de la fin du siècle est le Cubain José Martí (1853-1895), qui militera toute sa vie en faveur de l'indépendance nationale ; il sera l'un des premiers à dénoncer la menace de l'hégémonie du « Nord convulsif et brutal » et à prôner l'idéal d'une Amérique hispanique...
  • CUBA

    • Écrit par Universalis, Marie Laure GEOFFRAY, Janette HABEL, Oruno D. LARA, Jean Marie THÉODAT, Victoire ZALACAIN
    • 24 436 mots
    • 26 médias
    À Cuba se constitue très tôt, forgé au combat, un Parti révolutionnaire cubain qui entreprend sous la direction d'hommes lucides, tels José Martí et Antonio Maceo, d'appliquer sa théorie révolutionnaire pour sortir Cuba du guêpier colonialiste et impérialiste. Les bases du Parti révolutionnaire...

Voir aussi