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WESLEY JOHN (1703-1791)

Né le 17 juin 1703 à Epworth (Lincolnshire) John Wesley est le second fils de Samuel Wesley, pasteur anglican, transfuge du courant non-conformiste, et de Susanna Wesley. Après avoir fréquenté six années l'école de Charterhouse, à Londres, John s'inscrit en 1720 à l'université de Christ Church à Oxford. Il en sort diplômé en 1724 et choisit d'entrer en religion. En 1725, il est ordonné diacre par l'évêque d'Oxford et élu l'année suivante membre du Lincoln College. Après avoir assisté son père à Epworth et à Wroot, il est ordonné pasteur le 22 septembre 1728.

Tenu par le Lincoln College à résider à Oxford, il regagne la ville en 1729, et rejoint le cercle d'étude fréquenté par son frère Charles, Robert Kirkham et William Morgan, baptisé par dérision « méthodiste », en raison de la place qu'y tiennent l'étude méthodique et la piété. Prenant la suite de son frère à la tête de ce holy club, John en élargit la base. Les « méthodistes » se font connaître pour leurs fréquentes célébrations de l'eucharistie et leur observance du jeûne deux jours par semaine. À partir de 1730, ils donnent à leurs activités une dimension sociale : ils visitent les prisonniers d'Oxford, leur apprennent à lire, soldent leurs dettes et s'efforcent de leur trouver un emploi. Ils viennent également en aide aux démunis, leur dispensent de la nourriture, des vêtements, des médicaments et des livres et animent une école. Lorsque les Wesley quittent le Holy Club en 1735, le groupe se désagrège.

Après la mort de son père en avril 1735, John se laisse convaincre par un ami d'Oxford, John Burton, et par le colonel James Oglethorpe, gouverneur de la colonie de Georgie, établie en Amérique du Nord, de prendre en charge la vie spirituelle des colons et d'évangéliser les Indiens, au nom de la Society for the Propagation of the Gospel. En compagnie de Charles, ordonné prêtre pour les besoins de la mission, John fait la connaissance de frères moraves émigrés, en qui il décèle la quiétude spirituelle à laquelle il aspire. Sa mission auprès des Indiens sera sans lendemain et John ne réussira guère mieux auprès de ses paroissiens : malgré un dévouement sincère, le rigorisme de ses conceptions religieuses, d'inspiration High Church, les braque. Il s'éprend d'un attachement candide pour Sophia Hopkey, nièce du premier magistrat de Savannah, qui en épouse un autre. John Wesley s'attire alors malgré lui, en refusant à cette femme le saint sacrement, la réprobation de la communauté de Savannah. En décembre 1737, il quitte la Géorgie, fuyant les mésintelligences et les persécutions nées de ce malheureux épisode, et est contraint de regagner l'Angleterre.

À Londres, Wesley fait la connaissance de Peter Böhler, frère morave qui le convainc qu'il n'a pas encore trouvé la véritable foi. Il découvre alors le commentaire de Martin Luther sur l'Épître de Paul aux Galates, qui s'attache à la doctrine de la justification par la foi seule. Le 24 mai 1738, dans Aldersgate Street, à Londres, lors d'une rencontre réunissant essentiellement des moraves sous les auspices de l'Église anglicane, la conviction intellectuelle de Wesley se mue en expérience intime, lors de la lecture de la préface de Luther à son commentaire sur l'Épître de Paul aux Romains.

Dès lors, Wesley, âgé à cette époque de trente-cinq ans, se considère investi de la mission de proclamer la bonne nouvelle du salut par la foi, ce qu'il fait à peine lui offre-t-on une tribune. Les congrégations de l'Église anglicane ne tardent cependant pas à lui fermer leurs portes, rebutées par son exaltation. Il visite alors des sociétés religieuses, auxquelles il essaie d'insuffler une vigueur spirituelle neuve, notamment en y introduisant le système des « classes » inspiré des moraves,[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. WESLEY JOHN (1703-1791) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CALVINISME

    • Écrit par Jean CADIER, André DUMAS
    • 4 244 mots
    • 1 média
    Au xviiie siècle, Wesley, prédicateur en Angleterre d'un puissant mouvement de réveil, qu'on a appelé le méthodisme, prit une position très ferme en faveur de l'arminianisme. Il croyait devoir redonner à la volonté humaine une place dans l'acceptation du salut, et sa prédication...
  • MÉTHODISME

    • Écrit par Jean BAUBÉROT
    • 2 952 mots

    Voltaire déclarait : « On est si tiède en Angleterre qu'il n'y a plus guère de fortune à faire pour une religion nouvelle ou renouvelée. » De fait, dans les premières décennies du xviiie siècle, ce pays semblait être en proie à un affaiblissement des convictions et du sentiment...

  • OCÉANIE - Histoire

    • Écrit par Christian HUETZ DE LEMPS
    • 7 534 mots
    • 1 média
    ...vigueur de 1830 à 1880 et la législation actuelle en est fortement marquée. Aux Tonga, la London Missionary Society connut un échec total dès 1797, et les dissidents wesleyens qui la remplacèrent à partir de 1822 durent attendre 1828 pour connaître le succès, lorsque les révérends Thomas et Hutchinson parvinrent...
  • ROYAUME-UNI - Histoire

    • Écrit par Universalis, Bertrand LEMONNIER, Roland MARX
    • 43 835 mots
    • 66 médias
    ...la réflexion religieuse prouverait à lui seul le contraire : le xviiie siècle, à partir de 1739, est celui d'un renouveau religieux conduit par John Wesley : l'« inventeur » du méthodisme se situe longtemps, jusqu'en 1787, à l'intérieur de l'anglicanisme, mais suscite...

Voir aussi