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JING HAO[KING HAO]& GUAN TONG[KOUAN T'ONG](fin IXe-déb. Xe s.)

La période des Cinq Dynasties a marqué le premier grand épanouissement du paysage chinois : quelques artistes éminents, tout d'abord Jing Hao et son disciple Guan Tong au Nord, et ensuite Dong Yuan et son disciple Juran au Sud, opérèrent la synthèse des expériences Tang en matière de paysage et élaborèrent la formule majestueuse et classique qui devait servir ensuite de canevas fondamental aux peintres des Song du Nord.

Deux peintres de paysages

Jing Hao est l'aîné de ce quatuor d'artistes dont on ignore, hélas, presque tout. Originaire du Henan, il avait une vaste culture littéraire ; pour échapper aux troubles qui accompagnèrent l'effondrement de la dynastie Tang, il se réfugia dans un ermitage des monts Taihang. Le nord de la Chine se trouvait alors soumis à l'éphémère dynastie Liang, fondée par Zhu Wen, un aventurier équivoque, et ne put bénéficier de ce mécénat éclairé que prodiguaient à la même époque la cour de Shu au Sichuan et surtout celle des Tang méridionaux dans la région du Jiangnan.

Si l'on en croit les quelques lignes laconiques des historiens anciens (on ne dispose d'aucune autre information biographique à son sujet), Jing Hao dut édifier son œuvre dans une solitude quasi complète, et n'eut qu'un seul disciple direct, Guan Tong (originaire de Chang'an). Au témoignage des critiques, Guan Tong égala son maître, mais cette grande figure reste également entourée d'obscurité. Avec l'âge, le style de Guan Tong évolua dans le sens d'une puissance de plus en plus décantée et condensée. Se concentrant exclusivement sur le paysage – inspiré par la nature robuste et austère qui l'entourait – Guan Tong abandonnait, dit-on, l'exécution des petites figures qui peuplent ses compositions à son collègue Hu Yi.

Les œuvres attribuables à Jing Hao et à Guan Tong sont trop rares et incertaines pour permettre une analyse stylistique tant soit peu précise. En fin de compte, l'importance de leurs accomplissements est peut-être le mieux saisie par le truchement de leurs successeurs : la pleine maturité que montre un Fan Kuan, par exemple, représente en fait l'aboutissement de leurs créations.

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Écrit par

  • : reader, Department of Chinese, Australian National University

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Pour citer cet article

Pierre RYCKMANS. JING HAO [KING HAO] & GUAN TONG [KOUAN T'ONG] (fin IXe-déb. Xe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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