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PHILOPON JEAN (entre 475 et 480-apr. 565)

Grammairien et philosophe chrétien monophysite, né à Alexandrie (Égypte). Jean Philopon fut le disciple et l'assistant du philosophe Ammonios. C'est en utilisant des notes prises pendant les cours de son maître qu'il publia à partir de 517 plusieurs Commentaires sur les œuvres d'Aristote. Il publia également de nombreux ouvrages consacrés à la théologie, à l'exégèse biblique, à la philosophie, à la grammaire, aux mathématiques et à la science.

Philopon entendait réinterpréter la tradition philosophique grecque en un sens qui fût acceptable par les chrétiens, principalement en rejetant les conceptions fortement inspirées par le paganisme du philosophe Proclus. Il concevait l'activité du Démiurge dans le Timée de Platon dans le sens chrétien d'une création temporelle du monde (De aeternitate mundi contra Proclum). Il s'en prenait également aux conceptions aristotéliciennes de l'éternité du mouvement du ciel et de l'existence d'un cinquième élément de nature divine. En exégèse biblique, il professait des conceptions concordistes, affirmant que la science ne contredit pas l'enseignement des textes sacrés à condition que ceux-ci soient correctement interprétés (De opificio mundi).

Cette christianisation de la tradition philosophique grecque allait assurer à l'École d'Alexandrie une immunité et lui permettre de se perpétuer sans rupture, alors que l'école d'Athènes, marquée par l'enseignement de Proclus, avait été fermée par Justinien en 529.

— Richard GOULET

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Écrit par

  • : docteur de troisième cycle, chargé de recherche au C.N.R.S.

Classification

Pour citer cet article

Richard GOULET. PHILOPON JEAN (entre 475 et 480-apr. 565) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALEXANDRIE ÉCOLE PHILOSOPHIQUE D'

    • Écrit par Jean PÉPIN
    • 2 186 mots
    ...de notes prises au cours de Syrianus. Ammonius, fils d'Hermias, commente le De interpretatione d'Aristote, et aussi certains dialogues de Platon. Jean Philopon ne fut pas exactement chef de l'école, car il est toujours désigné comme « grammairien », c'est-à-dire professeur de philologie, et non comme...
  • BYZANCE - La littérature

    • Écrit par Universalis, José GROSDIDIER DE MATONS
    • 6 067 mots
    ...et les abrégés. On peut citer les monumentales Ethnika du géographe Étienne de Byzance, malheureusement perdues, le traité sur l'astrolabe de Jean Philoponos, précurseur de la mécanique moderne, l'Onomatologos, ou dictionnaire des écrivains célèbres, d'Hésychios de Milet (vie...