Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

HYDROGÉOLOGIE

L’eau et les roches

L’eau imprègne les vides des roches.

Notions de porosité, de mobilité, de porosité efficace

Porosité

La porosité est le rapport du volume des « vides » à celui de la roche totale. Elle est souvent exprimée en pourcentage.

Les vides des roches ont trois origines principales : sédimentologique, tectonique et chimique.

– Sédimentologique : il s’agit des pores résiduels de la sédimentation (porosité granulaire). C’est donc une porosité primaire qu’on rencontre dans les roches détritiques : graviers, sables, silts, grès, craie, alluvions, scories et pouzzolanes volcaniques. Certaines de ces roches, consolidées (grès, scories), possèdent un ciment qui obture une partie de la porosité.

– Tectonique : il s’agit des cassures affectant les roches (joints, diaclases, failles). Cette porosité d’origine secondaire s’est formée pendant et après la diagenèse de la roche. On parle de milieu fissuré, en cas de fines fissures, ou de milieu fracturé quand de grands accidents structurent l’écoulement de l’eau. Ce type de porosité se rencontre dans les roches compétentes, dont les minéraux sont faiblement solubles (silicates).

Vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol

– Chimique : une mention particulière est à décerner aux milieux fissurés des roches solubles dans l’eau pure (minéraux sulfatés : gypse et anhydrite) ou dans l’eau rendue agressive par l’anhydride carbonique (carbonates : calcite, dolomite). Dans ce cas, la géométrie des fractures évolue (élargissement) en fonction de la solubilité des minéraux impliqués, des quantités de CO2 disponibles et de l’écoulement. On parle du phénomène de karstification, qui accroît la porosité du massif.

On appelle aquifère un terrain (sol ou roche) susceptible de contenir de l’eau mobile, aquifuge un terrain qui en laisse passer peu et aquiclude un terrain aux propriétés intermédiaires. Mais l’eau souterraine imprègne ces trois types de couches, et l’étanchéité absolue n’existe jamais.

Mobilité de l’eau souterraine : notion de porosité efficace

Dans un sol ou une roche, l’eau est plus ou moins mobile selon sa localisation dans le milieu. On distingue ainsi quatre types d’eau, de plus en plus mobiles en allant de la particule solide vers le centre du « pore ».

L’eau de constitution est celle qui entre dans la composition d’un minéra, par exemple le gypse. Cette eau ne participe pas au cycle de l’eau, elle ne peut être extraite qu’à haute température (métamorphisme ou fabrication du plâtre).

L’eau adsorbée est fortement retenue par l’attraction des grains solides. Cette eau n’est extractible que par évaporation physique.

L’eau liée elle aussi est attirée par les particules solides, mais au-dessous d’une valeur de succion appelée point de flétrissement, les végétaux peuvent l’extraire pour alimenter leur transpiration. L’eau liée subit une force d’attraction plus grande que son propre poids, elle ne peut donc pas s’écouler librement.

L’eau libre apparaît quand le poids de l’eau a une intensité plus grande que l’attraction du solide voisin. Cette eau s’écoule sous l’effet de la gravité et constitue le domaine d’intérêt de l’hydrogéologie. Le volume d’eau libre constitue la porosité efficace de l’aquifère.

Certaines roches ou certains sols ont une porosité totale importante, dont seulement une faible fraction est de la porosité efficace, c’est le cas des argilites : 1 mètre cube d’argile peut renfermer de 400 à 500 litres d’eau, mais seulement de 10 à 20 litres sont susceptibles de s’écouler. Les argiles sont donc plutôt des milieux aquifuges.

À l’opposé, 1 mètre cube d’alluvions sablo-graveleuses peut contenir de 200 à 400 litres d’eau, dont 150 à 250 litres sont de l’eau libre : ce sont d’excellents aquifères.

Constitution de l’aquifère

Un aquifère comprend, de haut en bas : un sol susceptible de réguler les flux[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jacques MUDRY. HYDROGÉOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Khettara, système traditionnel de collectage des eaux souterraines au Maroc - crédits : J. Mudry

Khettara, système traditionnel de collectage des eaux souterraines au Maroc

Vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vitesse d’infiltration de l’eau dans le sol

Loi de Darcy - crédits : Encyclopædia Universalis France

Loi de Darcy

Autres références

  • CÉMENTATION ZONE DE

    • Écrit par Yannick LOZAC'H
    • 396 mots

    Dans le schéma général de la circulation des eaux en terrain homogène, on peut distinguer trois zones superposées :

    au-dessus de la surface piézométrique, se trouve la zone d'oxydation, où l'eau, riche en O2 et en CO2, circule facilement et peut ainsi dissoudre les roches ;

    au-dessous...

  • EAUX MINÉRALES & THERMOMINÉRALES

    • Écrit par Jean-Pierre GIBERT
    • 1 378 mots
    • 1 média

    Naturelles, les eaux minérales sont des eaux spécifiquement caractérisées par leur teneur en sels dissous, leur température et les gaz qu'elles contiennent. Du fait de leur composition, où interviennent encore des éléments en traces, les eaux minérales ont souvent une action bénéfique du type homéopathique...

  • GÉOCHIMIQUE PROSPECTION

    • Écrit par Wladimir SAKOWITSCH
    • 5 199 mots
    ...dans les formations éluviales ou de pente actuelles des auréoles résiduelles. Par opposition à celles-ci, les auréoles surimposées, ou « anomalies de fuite », proviennent de la diffusion des éléments chimiques dansles formations superficielles allochtones d'une minéralisation primaire sous-jacente.
  • GÉOTECHNIQUE

    • Écrit par Pierre HABIB
    • 5 298 mots
    • 4 médias
    ...mécaniques. Pour ces dernières, des sondages économiques destructifs avec enregistrement des paramètres de forage, puis des essais en forage (pressiomètre, pressiomètre autoforeur) ou même des essais in situ par fonçage ou battage depuis la surface (pénétromètre statique ou dynamique, scissomètre) permettent...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi