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HUITZILOPOCHTLI

Huitzilopochtli - crédits : Encyclopædia Universalis France

Huitzilopochtli

Le dieu du Soleil et de la Guerre chez les Aztèques se nomme Huitzilopochtli ou Uitzilopochtili (de huitzilin, oiseau-mouche ou colibri, et opochtli, gauche). Pour eux, les guerriers se réincarnaient sous la forme d'oiseaux-mouches, et le Sud représentait le côté gauche du monde ; le nom de Huitzilopochtli signifiait, par conséquent, « le Guerrier ressuscité du Sud ». Le dieu s'appelait encore Xiuhpilh (Prince de Turquoise) et Totec (Notre Seigneur). Son nagual, sa forme animale, était l'aigle.

Traditionnellement Huitzilopochtli était censé être né dans la montagne Coatepec, près de la ville de Tula. Sa mère, Coatlicue, le conçut après avoir gardé en son sein une balle de plumes d'oiseau-mouche (c'est-à-dire l'âme d'un guerrier) qui était tombée du ciel. Ses frères, les Centzon Huitzanáua (les Quatre Cents Hommes du Sud), étoiles du ciel austral, et sa sœur, Coyolxauhqui, déesse de la nuit, décidèrent de le tuer, mais Huitzilopochtli, né armé, les extermina avec son arme, le xiuhcóatl (serpent de turquoise).

Coatlicue - crédits : an Mursell/Mexicolore,  Bridgeman Images

Coatlicue

Monolithe de Coyolxauhqui, Templo Mayor - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Monolithe de Coyolxauhqui, Templo Mayor

Mexico-Tenochtitlán : la fondation - crédits : DEA Picture Library/ Getty Images

Mexico-Tenochtitlán : la fondation

Selon d'autres mythes, Huitzilopochtli fut le chef divin de la tribu pendant la longue migration qui amena les Aztèques d'Aztlán, leur ville ancestrale, dans la vallée du Mexique. Sur leurs épaules, des prêtres portaient son image — un oiseau-mouche ; et, la nuit, on pouvait entendre sa voix qui donnait des ordres. Ainsi fut fondée en 1325, suivant les commandements de Huitzilopochtli, Tenochtitlán, la capitale aztèque, sur une petite île rocheuse du lac de la vallée du Mexique. Le premier temple du dieu fut érigé en un endroit où les prêtres trouvèrent un aigle posé sur un rocher et dévorant un serpent. Sous les chefs aztèques qui se succédèrent, il subit divers agrandissements jusqu'en 1487, année des « huit roseaux », au cours de laquelle un temple impressionnant fut consacré par l'empereur Ahuitzotl.

Huitzilopochtli était généralement représenté sous l'apparence d'un oiseau-mouche ou d'un guerrier portant une armure et un casque de plumes de colibri. Ses jambes, ses bras et le bas de son visage étaient peints en bleu, tandis que la partie supérieure était noire. Coiffé d'un chapeau compliqué et fait de plumes, il brandissait un bouclier rond et un serpent de turquoise.

Durant le quinzième mois de l'année rituelle, la fête des drapeaux de plumes précieuses (Panquetzaliztli) se déroulait en l'honneur de Huitzilopochtli et de son lieutenant Paynal (Celui qui se hâte), ainsi nommé parce que le prêtre qui le représentait conduisait une procession autour de la ville en courant. Des guerriers et des auianime (courtisans) dansaient, des nuits durant, sur la place ; des prisonniers de guerre et des esclaves étaient plongés dans un ruisseau sacré à Huitzilopochco (aujourd'hui Churubusco, près de la ville de Mexico) et ensuite immolés, soit pendant la procession de Paynal, soit après celle-ci, sur la pierre sacrificatoire du temple principal. Le prêtre brûlait également un gigantesque serpent de papier d'écorce, symbolisant l'arme primitive du dieu. Enfin, une image de Huitzilopochtli faite de maïs broyé était rituellement tuée d'une flèche et divisée entre les prêtres et les fidèles. Les jeunes gens qui mangeaient le « corps de Huitzilopochtli » devaient servir celui-ci pendant une année.

Sacrifice humain chez les Aztèques - crédits :  Bridgeman Images

Sacrifice humain chez les Aztèques

Les Aztèques croyaient aussi que le dieu du Soleil avait besoin d'une nourriture quotidienne (tlaxcaltiliztli), c'est-à-dire du sang et des cœurs humains, et que, constituant le peuple du Soleil, ils devaient fournir au dieu ses victimes. Durant le sacrifice, les cœurs étaient offerts au Soleil (quauhtlehuanitl, l'Aigle qui s'élève) et brûlés dans le « vase de l'Aigle » (quauhxicalli). Les guerriers qui mouraient au combat ou sur la pierre sacrificatoire étaient appelés « peuple de l'Aigle » ([...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. HUITZILOPOCHTLI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Huitzilopochtli - crédits : Encyclopædia Universalis France

Huitzilopochtli

Coatlicue - crédits : an Mursell/Mexicolore,  Bridgeman Images

Coatlicue

Monolithe de Coyolxauhqui, Templo Mayor - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Monolithe de Coyolxauhqui, Templo Mayor

Autres références

  • AZTÈQUES

    • Écrit par Rosario ACOSTA NIEVA, Alexandra BIAR, Mireille SIMONI
    • 12 580 mots
    • 22 médias
    ...hommes quittent leur ville, Aztlán (que l'on localise aujourd'hui dans l'État de Nayarit), où ils ont passé mille ans, et partent vers le sud. Ils sont conduits par quatre prêtres, portant sur leurs épaules l'effigie de leur dieu Huitzilopochtli, « le colibri de gauche », qui guide leur migration.
  • AZTÈQUES (notions de base)

    • Écrit par Universalis
    • 3 537 mots
    • 13 médias
    ...représentations de ces dieux étaient enveloppées dans des paquets cérémoniels que transportaient sur leur dos les prêtres qui guidaient la pérégrination. Ainsi, le dieu tribal aztèque, Huitzilopochtli, le « colibri de gauche », dieu solaire et guerrier, fut semble-t-il adoré pendant la migration sous la forme d’une...
  • TLALOC

    • Écrit par Universalis
    • 570 mots
    • 4 médias

    Dieu aztèque de la pluie : son nom, Tlaloc, signifie « celui qui fait ruisseler les choses ». Il existe des figurations d'un dieu de la pluie — portant un masque particulier, avec de grands yeux ronds et de longs crocs — qui remontent au moins à la culture de Teotihuacán des hauts plateaux (...

Voir aussi