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STRESEMANN GUSTAV (1878-1929)

Homme d'État allemand. Après des études juridiques, Gustav Stresemann a commencé sa carrière comme syndic de l'Union des industriels saxons en 1902. Député en 1907, Stresemann va rapidement devenir l'une des têtes de file du Parti national-libéral et fera preuve d'un nationalisme dont il ne se départira jamais. Élu à la Constituante de Weimar, il fonde le Parti populiste et défend une politique qui tient compte des réalités économiques et politiques nationales et internationales. En août 1923, il succède à Cuno à la chancellerie et forme un gouvernement de conciliation qui met fin à la résistance passive dans la Ruhr. Mais, ayant réprimé de nombreux troubles sociaux, il doit démissionner en novembre car les socialistes lui refusent leur soutien. Devenu ministre des Affaires étrangères, il le reste jusqu'à sa mort, négociant avec Poincaré la mise en place du plan Dawes et l'évacuation de la Ruhr en juillet-août 1925 ; avec Briand il engage une politique de rapprochement franco-allemand qui conduit aux accords de Locarno en octobre 1925 et au début de l'évacuation de la Rhénanie. Il obtient l'admission de l'Allemagne à la Société des Nations puis reçoit avec Briand le prix Nobel de la paix. Il cherche à obtenir de la France l'évacuation de la Rhénanie et signe avec Briand et Kellogg en 1928 le traité de renonciation à la guerre. Mais il se heurte à la résistance nationaliste de la France, qui était fondée dans une certaine mesure puisque Stresemann dans une lettre au Kronprinz justifiera sa politique par les nécessités de l'heure, précisant qu'elle n'implique aucune renonciation réelle. Bien plus, c'est durant le temps où il est ministre des Affaires étrangères que se développent toute une série d'organismes pangermanistes tant à l'Est qu'à l'Ouest. Au moment où il meurt, Stresemann, ayant obtenu la mise en place du plan Young qui doit se substituer au plan Dawes, passe pour un Européen convaincu. On peut se demander s'il n'a pas continué à être le pangermaniste qu'il était du temps de sa jeunesse. Il a laissé des Papiers inédits (1932-1933).

Gustav Stresemann - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Gustav Stresemann

Départ des troupes d'occupation françaises en Allemagne - crédits : Three Lions/ Hulton Archive/ Getty Images

Départ des troupes d'occupation françaises en Allemagne

— François-Georges DREYFUS

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Strasbourg-III, directeur de l'Institut d'études politiques de Strasbourg

Classification

Pour citer cet article

François-Georges DREYFUS. STRESEMANN GUSTAV (1878-1929) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Gustav Stresemann - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Gustav Stresemann

Départ des troupes d'occupation françaises en Allemagne - crédits : Three Lions/ Hulton Archive/ Getty Images

Départ des troupes d'occupation françaises en Allemagne

Autres références

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine

    • Écrit par Michel EUDE, Alfred GROSSER
    • 26 883 mots
    • 39 médias
    ...réparations fondées sur le « mensonge » de la responsabilité allemande. La « politique d'exécution » d' Erzberger et de Rathenau en 1921-1922, celle de Gustav Stresemann, à la Wilhelmstrasse de 1923 à 1929, sont simple expédient, tactique destinée à inspirer confiance et à obtenir, peu à peu, la destruction...
  • BRIAND ARISTIDE (1862-1932)

    • Écrit par Armel MARIN
    • 997 mots
    • 3 médias

    De famille modeste, Aristide Briand devient avocat. Comme militant socialiste, puis comme journaliste, il se fait une réputation de révolutionnaire. En 1883, il quitte Nantes et vient à Paris. Secrétaire général du journal La Lanterne, il se lie alors avec Jaurès et fonde avec lui le Parti...

Voir aussi