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DUFOUR GUILLAUME HENRI (1787-1875)

Né à Constance, d'une très ancienne famille genevoise, Dufour est admis, après le rattachement de Genève à la France, à l'École polytechnique de Paris (1807-1809), puis à l'École du génie de Metz, d'où il sort premier de sa promotion. De 1810 à 1813, il fortifie l'île de Corfou et la défend contre les Anglais, puis combat, en 1814, lors de la campagne de France, et en 1815 durant les Cent-Jours. Rentré à Genève, il enseigne les mathématiques à l'Académie et, nommé ingénieur cantonal, transforme la ville, par la construction de ponts sur le Rhône et de quais. Appelé dans l'état-major de l'armée suisse, avec le grade de capitaine, il se voue à ce qui sera la grande œuvre de sa vie : l'organisation de la défense du pays. La situation militaire de la Confédération, dont les traités de 1815 ont reconnu le statut de neutralité, est alors précaire. Elle ne dispose que de contingents cantonaux, hétérogènes et mal entraînés. Dufour fait triompher l'idée d'une neutralité armée, garantie par des milices « où le soldat est l'abrégé du citoyen libre ». En 1819, il coopère à la création de l'École militaire de Thoune, dont il dirige le service d'instruction. Il a, parmi ses élèves, le futur Napoléon III, qui demeurera son ami. Chef de l'état-major, en 1831, il rédige un grand nombre de traités sur l'art de la guerre, dont un Cours de tactique (1840). En 1833, il commande une division qui réprime les troubles survenus à Bâle. La même année, il est chargé de la responsabilité du Bureau topographique, pour l'exécution de la première carte d'ensemble de la Suisse, en vingt-cinq feuilles, au 1/100 000. Cette entreprise considérable ne sera achevée qu'en 1864. Le point culminant du pays, dans le massif du Mont-Rose (4 634 m), a été dénommé Dufourspitze, en son honneur. L'apogée de sa carrière est marqué, en 1847, par la guerre civile du Sonderbund, qui oppose cantons catholiques et protestants. Nommé général de l'armée fédérale, Dufour applique contre les sécessionnistes catholiques une stratégie offensive, inspirée des principes napoléoniens. En quinze jours, il réalise son plan d'attaque contre Fribourg et sa marche concentrique sur Lucerne, qui assure la victoire, sans grande effusion de sang. Député aux Chambres fédérales, le général Dufour, « pacificateur de la Suisse », entouré de considération et d'honneurs, connaît une longue et active vieillesse. En 1863, il préside, à Genève, le congrès qui jeta les bases de la Croix-Rouge internationale.

— Paul GUICHONNET

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Paul GUICHONNET. DUFOUR GUILLAUME HENRI (1787-1875) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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