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MARGOT GROTTE

Principales grottes ornées d'Europe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Principales grottes ornées d'Europe

En France, les grottes ornées paléolithiques sont concentrées dans le sud-ouest et l'est du pays. Mais il existe d'autres régions, moins connues, où les recherches mettent progressivement en valeur l'existence d'autres sites. C'est ainsi qu'au nord de la Loire, huit grottes et abris sous-roches sont répertoriés : Mayenne-Sciences (Mayenne), Gouy et Orival (Seine-maritime), Croc-Marin, les Trois-Pignons et Boutigny (Essonne), la Grande Grotte, la grotte du Cheval à Arcy-sur-Cure (Yonne) et la grotte Margot (en Mayenne). Deux autres s'y ajoutent en Angleterre, Church Hole et Robin Hood, ainsi que les morceaux de parois ornées découverts en stratigraphie dans le Jura souabe, en Allemagne, dans les grottes de Geissenklösterle et Hohle Fels.

Une vaste zone est donc en train de se dessiner, dont il reste à déterminer les relations de filiations. Il semble possible d'identifier deux pôles : un pôle ancien, entre 35 000 et 18 000 ans, auquel appartiennent les grottes ornées de Bourgogne, Mayenne-Sciences, Geissenklösterle et Hohle Fels ; et un pôle récent, entre 18 000 et 10 000 ans, dans lequel il est possible de ranger toutes les autres. C'est dans ce cadre que s'inscrit la grotte Margot, visitée depuis le xviiie siècle au moins mais dont les représentations ont été découvertes seulement entre 2005 et 2007.

La grotte Margot, habitats successifs

La grotte Margot est située dans le « canyon » de Saulges (Mayenne), sur la commune de Thorigné-en-Charnie. Ce canyon est une formation karstique de 1,5 kilomètre de longueur, entaillée par l'Erve, un affluent de la Sarthe. Une vingtaine de grottes y sont répertoriées, dont seulement dix ont déjà fait l'objet de fouilles, à la fin du xixe et au début du xxe siècle. L'homme de Néandertal a fréquenté le site entre 150 000 et 35 000 ans, avant de céder la place à l'homme moderne. Depuis 1998, le programme Occupations paléolithiques de la vallée de l'Erve, coordonné par Jean-Laurent Monnier (C.N.R.S., Rennes), a repris l'étude du site. La grotte Rochefort, fouillée par Stéphan Hinguant (I.N.R.A.P.-C.N.R.S.), a révélé une riche stratigraphie. La grotte ornée Mayenne-Sciences, découverte en 1967, a fait l'objet de deux datations au carbone 14 : 24 220 ± 850 B.P. et 24 900 ± 360 B.P.

Les recherches dans la grotte Margot, qui est par ailleurs la plus visitée du site (près de 20 000 visiteurs par an), sont conduites depuis 2002. La cavité présente 319 mètres de développement avec un dénivelé de 14 mètres environ. À l'origine, l'orifice de l'entrée avoisinait les 50 centimètres de diamètre ; il fallait ramper ensuite à plusieurs endroits. Cela pour dire que la grotte Margot semble avoir été une cavité couloir, où la progression se faisait en rampant (comme dans les Combarelles 1, en Périgord, ou dans la grotte de Pergouset, dans le Lot). Le plancher stalagmitique sur lequel évoluaient les hommes du Paléolithique supérieur a ensuite été brisé. Si bien que, dans certains secteurs, le visiteur moderne marche en dessous du niveau du sol paléolithique. Les fouilles anciennes ont révélé la présence de matériel moustérien, aurignacien, solutréen et magdalénien, ainsi que d'une tanière d'hyène et d'un repaire d'ours.

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Pour citer cet article

Romain PIGEAUD. MARGOT GROTTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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