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BÖHM GOTTFRIED (1920-2021)

Depuis le xixe siècle, la famille Böhm s'est illustrée dans l'exercice de fonctions liées au bâtiment. Le père de Gottfried, Dominikus Böhm (1880-1955), étudie l'architecture à l'université technique de Stuttgart et ouvre son cabinet à Cologne en 1902. Il s'intéresse à l'architecture cultuelle et y introduit l'usage du béton renforcé ainsi que la méthode du béton projeté. Si la période de forte activité de Dominikus Böhm (1920-1950) correspond à celle du modernisme, son œuvre mêle les clartés de la mystique chrétienne et de l'art gothique aux ombres de l'expressionnisme : trois influences éloignées du courant moderniste.

Gottfried Böhm, fils de Dominikus, naît le 23 janvier 1920 à Offenbach en Allemagne. À peine son cursus achevé au lycée de Cologne, il est enrôlé dans la Wehrmacht et envoyé sur le front russe. Blessé, il va à partir de 1942 étudier à Munich l'architecture à l'École supérieure des techniques. Il obtient son diplôme en 1946 et passe encore une année à étudier la sculpture à l'école des Beaux-Arts. De 1947 à 1950, il travaille sous la direction de son père, puis sous celle de Rudolf Schwarz, à la reconstruction de la ville de Cologne, fortement endommagée par les bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale. On lui doit alors la chapelle de la Madone des ruines (1949).

En 1951, Gottfried Böhm part pour New York. Il reste six mois auprès de l'architecte franciscain Cajetan Baumann, puis entame un voyage d'études à travers les États-Unis durant lequel il rencontre les architectes Mies Van der Rohe et Walter Gropius. Il rentre en Allemagne en 1952, devient associé dans le cabinet de son père et en reprend la direction à la mort de celui-ci, en 1955. Durant cette période, Gottfried Böhm est nommé professeur à l'université technique d'Aix-la-Chapelle. Il donne des conférences au Massachusetts Institute of Technology, à l'université de Pennsylvanie et à celle de Washington. Membre de l'Académie des beaux-arts de Berlin, de l'Académie d'architecture de Paris, de l'Académie pontificale de Rome, de l'Institut royal des architectes anglais, Gottfried Böhm obtient le prix Pritzker en 1986.

Influencé par les maîtres du modernisme et par le travail de son père, Gottfried Böhm possède cependant un style ancré dans la tradition allemande, comme le montrent quelques-unes de ses réalisations majeures, également caractéristiques de la technique des structures métalliques : le bâtiment des services administratifs de la ville de Bensberg (1964), l'église de pèlerinage de Neviges (1968), le projet de maison du troisième âge à Düsseldorf-Garath (1967). Si Gottfried Böhm est passionné par les structures de verre et d'acier, il considère lui-même son œuvre comme « vernaculaire et romantique ». Bien que dans les années 1960 la critique le place souvent dans cette catégorie, il se défend d'être un artiste expressionniste et s'éloigne en cela de l'œuvre paternelle. On le qualifie alors d'architecte post-Bauhaus sans qu'on puisse toutefois le réduire à cette simple appellation. Pour Gottfried Böhm, l'architecture d'un bâtiment doit être pensée comme un animal construit son terrier, afin que celui-ci soit parfaitement ajusté à son corps. La notion de confort est au centre de son travail. Le bâtiment qui exprime à merveille ses théories reste sa propre résidence, une spacieuse maison de brique qui fait face au Rhin dans la banlieue de Cologne.

En devenant architecte comme son père, Gottfried Böhm perpétue la tradition familiale. En 1948, il épouse Elisabeth Haggenmueller, ancienne élève de l'École supérieure de technologie, elle-même architecte. Trois de leurs quatre enfants, Stephan, Peter et Paul, sont devenus architectes et travaillent à Cologne dans les années[...]

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Écrit par

  • : étudiante-chercheuse à l'université de Provence
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Elsa COSSON et Universalis. BÖHM GOTTFRIED (1920-2021) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

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