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GNF6702, INHIBITEUR DE PROTÉASOMES

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La recherche d’un antiparasitaire à spectre large

Ces maladies négligées nécessitent soit un investissement très lourd, soit une approche nouvelle à moindre coût en matière de pharmacologie. Parmi les pistes en cours d’exploration, celle publiée en août 2016 par les laboratoires Novartis aux États-Unis et le Wellcome Trust en Écosse est particulièrement intéressante : la molécule synthétisée par GlaxoSmithKline, étudiée au sein de ces deux laboratoires et pour l’instant connue sous le code GNF6702, est en effet efficace contre à la fois les trypanosomes et les leishmanies dans des modèles animaux de ces infections, et semble dénuée de toxicité. 

La démarche des laboratoires s’appuie sur le fait que les trypanosomes et les leishmanies sont étroitement apparentés, non seulement par leur morphologie, leurs différentes formes de cycle de multiplication et par des régions de leur ADN, mais ils ont aussi en commun de posséder un flagelle qui permet leurs déplacements rapides. Ce flagelle est inséré dans une mitochondrie géante très particulière située à l’intérieur de la cellule, essentielle à la survie et la multiplication des parasites : le kinétoplaste. La présence de cet organite définit la famille taxonomique des kinétoplastidés.

Puisque les membres de cette famille partagent de nombreuses propriétés et de grandes parties de leur ADN, les chercheurs se sont demandé s’il ne serait pas possible de s’attaquer simultanément aux trois membres principaux de la famille, T. brucei, T. cruzi et Leishmania donovani, visant ainsi la découverte d’un antiparasitaire à large spectre. La comparaison bio-informatique de l’ADN total des parasites (celui des chromosomes du noyau et du kinétoplaste) avec l’ADN humain a montré que 50 p. 100 des gènes des parasites n’ont pas d’équivalent chez l’homme. Si les protéines pour lesquelles codent ces gènes sont communes aux trois types de parasites et sont nécessaires à leur survie et à leur multiplication, elles deviennent de facto des cibles potentielles d’une action thérapeutique spécifique : tuer les trois pathogènes tout en préservant leur hôte, ce qui se traduit sur le plan industriel par la production d’une seule molécule pour lutter contre trois maladies différentes.

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN. GNF6702, INHIBITEUR DE PROTÉASOMES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 09/07/2018

Médias

Structure d’un protéasome - crédits : Encyclopædia Universalis France

Structure d’un protéasome

Les trois parasites flagellés cibles de l’inhibiteur de protéasome - crédits : Blaine Mathison/ CDC ; F. Brenière ; AKG-images/Science Photo Library

Les trois parasites flagellés cibles de l’inhibiteur de protéasome

Lésion de leishmaniose cutanée - crédits : Paula Bronstein/ Getty Images

Lésion de leishmaniose cutanée