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TOMASI DI LAMPEDUSA GIUSEPPE (1896-1957)

Burt Lancaster dans <it>Le Guépard</it>, de L. Visconti, 1963 - crédits : Keystone/ Moviepix/ Getty Images

Burt Lancaster dans Le Guépard, de L. Visconti, 1963

Duc de Palma et prince de Lampedusa, Giuseppe Tomasi di Lampedusa est le descendant d'une des grandes familles aristocratiques de Palerme. Après des études de droit à Turin, sa vie se partage entre la lecture, les voyages et une production littéraire dont la publication sera posthume. Refusé par Einaudi, Le Guépard (Il Gattopardo, 1958) retient l'attention de l'écrivain Giorgio Bassani et de la jeune maison Feltrinelli. Le livre connaît un succès retentissant dans le monde entier, et Luchino Visconti en donne une version cinématographique qui ne fait que confirmer sa réussite. À travers la figure du prince Salina, Tomasi di Lampedusa ébauche un portrait de sa famille et de la noblesse sicilienne alors que se constitue l'unité italienne : renonçant au pouvoir, les grands propriétaires terriens confient leurs domaines à une petite et moyenne bourgeoisie montante qui ne fait qu'accentuer l'exploitation et l'appauvrissement de la classe paysanne à travers la tyrannie de la mafia, instrument de domination politique, économique et sociale. En ce sens, on peut dire que Le Guépard ne s'inspire du romanesque stendhalien ou d'une fresque historique comme I Viceré de Federico De Roberto que dans une visée toute « archéologique » : à savoir remonter aux origines de l'État italien, mettre en scène les rapports de forces entre le Nord et le Mezzogiorno qui se mettent alors en place. Ce fut là l'unique roman de Tomasi di Lampedusa. Outre quelques essais sur la littérature française du xixe siècle, il laisse un recueil, Racconti (1961), qui rassemble, avec des proses autobiographiques, trois courts textes parmi lesquels se détache « Lighea ». Cette fois, l'adieu n'est plus celui que le prince Salina fait à l'histoire, quand au temps des guépards succède celui des chacals, mais celui que le professeur La Ciura adresse, dans un récit qui a les couleurs d'une ultime fable, à l'univers plein de dieux du mythe.

— Giovanni IOPPOLO

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Écrit par

  • : professeur habilité à diriger des recherches en art moderne et contemporain

Classification

Pour citer cet article

Giovanni IOPPOLO. TOMASI DI LAMPEDUSA GIUSEPPE (1896-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Burt Lancaster dans <it>Le Guépard</it>, de L. Visconti, 1963 - crédits : Keystone/ Moviepix/ Getty Images

Burt Lancaster dans Le Guépard, de L. Visconti, 1963

Autres références

  • LE GUÉPARD, film de Luchino Visconti

    • Écrit par Michel CHION
    • 1 191 mots
    • 2 médias

    Après le superbe mélodrame social Rocco et ses frères (Rocco i sui fratelli, 1960), et presque dix ans après Senso (1954), qui se déroule dans la Venise de 1866 en guerre avec l'Autriche, Luchino Visconti (1906-1976) renoue avec l'histoire en adaptant l'unique roman, publié en 1958, de l'aristocrate...

  • LE GUÉPARD, Giuseppe Tomasi di Lampedusa - Fiche de lecture

    • Écrit par Gilbert BOSETTI
    • 950 mots
    • 1 média

    La publication du Guépard, un an après la mort de son auteur, a révélé au pulic européen un inconnu. Hormis trois articles de jeunesse, Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957) n'avait rien publié de son vivant. Cet aristocrate sicilien a essentiellement consacré sa vie à se cultiver ; grand...

  • ITALIE - Langue et littérature

    • Écrit par Dominique FERNANDEZ, Angélique LEVI, Davide LUGLIO, Jean-Paul MANGANARO
    • 28 412 mots
    • 20 médias
    ...Vicere, 1894) constatent, soixante ans avant Le Guépard (Il Gattopardo, 1958), que rien n'a changé en Sicile avec l'annexion au Piémont, soit à la contemplation de la mort, comme chez Tomasi di Lampedusa, soit à une sorte d'ivresse destructrice, comme chez Vittorini, dont l'admirable ...

Voir aussi