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KIEJMAN GEORGES (1932-2023)

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Georges Kiejman - crédits : Laurent Maous/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Georges Kiejman

Georges Kiejman est un avocat et un homme politique français. Reconnu comme l’un des meilleurs avocats pénalistes de sa génération, admirateur et proche de Pierre Mendès France (président du Conseil en 1954-1955), Georges Kiejman connaît une brève expérience ministérielle dans les années 1990 sans persévérer dans la carrière politique. Ce sont ses plaidoiries dans nombre d’affaires retentissantes ayant émaillé l’actualité des années 1960-2010 qui ont forgé sa notoriété.

L’ascension par les prétoires

Georges Kiejman naît à Paris le 12 août 1932. Ses parents avaient fui avec leurs deux filles les pogroms qui frappaient les communautés juives de Pologne. Ils se séparent rapidement et Georges est élevé dans un grand dénuement par sa mère illettrée. Lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale en 1939, son père s’engage dans l’armée française tandis que Georges et sa mère se réfugient dans le Berry. En 1943, son père est arrêté à Toulouse et déporté à Auschwitz où il est assassiné dès son arrivée dans le camp. De retour à Paris en 1946, Georges, excellent élève, intègre le lycée Voltaire avant d’entamer des études de droit qu’il finance en s’employant comme cloueur dans la fourrure, représentant de commerce ou serveur.

Georges Kiejman prête serment au barreau de Paris en 1953, remporte la coupe d’éloquence des jeunes avocats l’année suivante, puis devient secrétaire de la conférence des avocats du barreau de Paris. Spécialiste du droit d’auteur, il devient dans les années 1960 l’avocat du tout-Paris de l’édition et du cinéma. Il sera notamment l’avocat des éditions Gallimard, d’Henry de Montherlant, d’Eugène Ionesco, des héritiers d’Albert Camus, de Roland Barthes, de Michel Foucault… Il assure également la défense des Cahiers du cinéma, de nombreuses figures de la nouvelle vague et devient l’ami et l’avocat de Simone Signoret et d’Yves Montand. Il est également l’ami et l’avocat du producteur de cinéma et éditeur Gérard Lebovici, qui mourra assassiné en 1984. Si les affaires pénales dans lesquelles il commence à plaider lui apportent une certaine notoriété, c’est en obtenant l’acquittement spectaculaire de Pierre Goldman, un militant révolutionnaire accusé d’un double meurtre, que Georges Kiejman s’impose en 1976 comme une vedette du barreau. Dès lors, il est sollicité aussi bien par des accusés que par des parties civiles pour plaider dans les grands procès qui marquent l’actualité.

En 1982, Georges Kiejman défend Alain Caillol jugé pour la séquestration du baron Empain, riche héritier et président-directeur général du groupe Empain-Schneider. En 1986, il devient l’avocat de la famille de Malik Oussekine, un étudiant tué par des policiers en marge des manifestations étudiantes contre la réforme de l’université portée par le ministre Devaquet. En 1987, c’est en tant qu’avocat des États-Unis qu’il plaide devant la cour d’assises spéciale chargée de juger Georges Ibrahim Abdallah, militant révolutionnaire libanais poursuivi pour complicité dans l’assassinat de diplomates israélien et américain à Paris, qui est condamné à la perpétuité.

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Blaise MAGNIN. KIEJMAN GEORGES (1932-2023) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 07/12/2023

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Georges Kiejman - crédits : Laurent Maous/ Gamma-Rapho/ Getty Images

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