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GROSZ GEORGE (1893-1959)

L'exil

En 1931, sa réputation vaut à George Grosz d'être invité par l'Art Students League, l'Association des étudiants de beaux-arts, à enseigner à New York durant le semestre d'été de 1932. Expérience qu'il trouve si satisfaisante qu'en janvier 1933, quinze jours avant que Hitler ne soit appelé comme chancelier, il s'embarque avec sa famille pour s'installer aux États-Unis. En 1938, déchu de la nationalité allemande par les autorités nazies, il demande et obtient la nationalité américaine. Éloigné de la société sur laquelle il exerce son esprit caustique, il perd de sa vivacité d'intervention critique. Il essaye de placer ses dessins dans des magazines américains, mais avec peu de succès, de sorte que l'essentiel de ses moyens de subsistance lui est assuré par ses cours. Dépité, il finit par vouloir prouver qu'il reste un grand peintre, et non un caricaturiste. Il s'adonne aux tableaux de paysage, à la peinture de nus, et se lance dans des séries de toiles d'inspiration visionnaire ou apocalyptique.

Même si, dans cet exil, son pessimisme a empiré, débouchant sur un cynisme désespéré et le reniement de ses engagements des années 1920, son énergie créatrice n'est pas complètement étouffée. Il écrit et publie en anglais, en 1946, son autobiographie : A Little Yes and a Big No (Un petit oui et un grand non). Par ailleurs, une rétrospective lui est consacrée à New York en 1954, au Whitney Museum.

Après deux voyages en Allemagne, sans doute la nostalgie l'a-t-elle poussé, en 1959, à revenir définitivement à Berlin, dans la partie occidentale de la ville. Arrivé le 28 mai, il meurt accidentellement le 6 juillet.

— Lionel RICHARD

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Classification

Pour citer cet article

Lionel RICHARD. GROSZ GEORGE (1893-1959) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BLASPHÈME

    • Écrit par Thomas HOCHMANN
    • 7 019 mots
    • 5 médias
    ...majorité des personnes parmi lesquelles nous vivons ». La plus haute juridiction allemande s’est prononcée dans le même sens en 1930 à propos d’un dessin de George Grosz qui représentait le Christ en Croix avec des bottes militaires et un masque à gaz : « Une telle utilisation de ce symbole pourrait être perçue...
  • CARICATURE

    • Écrit par Marc THIVOLET
    • 8 333 mots
    • 8 médias
    Georg Grosz, influencé par le futurisme et le dadaïsme, bouscule la composition traditionnelle pour nous montrer les silhouettes rigides et empâtées des bourgeois et des militaires défenseurs de l'ordre. Loin de la satire politique, Gerard Hoffnung (Allemagne), dont la manière s'apparente à celle d'Oberlander,...
  • HEARTFIELD HELMUT HERZFELD dit JOHN (1891-1968)

    • Écrit par Catherine VASSEUR
    • 896 mots

    Artiste allemand. « Chez Heartfield, le graphiste et le typographe ne furent jamais complètement supplantés par le „photomonteur“. » Ce propos de Wieland Herzfelde, frère de Helmut Herzfeld, dit John Heartfield, a pour premier mérite de relativiser l'intérêt du débat concernant la paternité du ...

  • HUELSENBECK RICHARD (1892-1974)

    • Écrit par Giovanni LISTA
    • 651 mots

    Avant la Première Guerre mondiale, Richard Huelsenbeck, né à Frankenau en Allemagne, est déjà parmi les jeunes poètes et écrivains expressionnistes qui fréquentent, à Berlin, le café des Westerns et affichent des idées antimilitaristes. Réformé en février 1916, il rejoint à Zurich Hugo Ball, qui...

  • Afficher les 7 références

Voir aussi