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STRAUSS FRANZ JOSEF (1915-1988)

Accord anglo-allemand sur l'énergie atomique, 1957 - crédits : Folb/ Hulton Archive/ Getty Images

Accord anglo-allemand sur l'énergie atomique, 1957

Après l'effondrement du Reich, Franz Josef Strauss quitte le professorat pour devenir député au parlement de Bavière. En 1949, il est élu au premier parlement fédéral. Il joue un rôle important dans la formation du parti démocrate-chrétien bavarois, la Christlich-Soziale Union (C.S.U.), et en devient progressivement le maître incontesté : en 1949, il est élu secrétaire général et président en 1961. Cette position lui permet de jouer un rôle de premier plan dans la vie politique de la République fédérale, où il tente de faire prévaloir une orientation résolument conservatrice. Ministre de la Défense de 1956 à 1962 dans le gouvernement Adenauer, il est ministre des Finances de 1966 à 1969 dans le gouvernement de grande coalition. L'image négative de Franz Josef Strauss est ancienne et tenace : un politicien sans scrupules, ne craignant ni les amitiés compromettantes avec des affairistes, ni le recours à la diffamation, ni la démagogie chauvine. Attaqué en 1962, alors qu'il était ministre de la Défense, pour être illégalement intervenu dans l'arrestation d'un rédacteur du Spiegel et dans la perquisition des locaux du journal, il accepte aussitôt le combat parlementaire, en sort perdant moral et consent à démissionner de son poste. Mais cet adversaire impitoyable des socialistes devient un très sage et très efficace ministre des Finances dans le gouvernement de coalition, qui voit socialistes et démocrates-chrétiens coopérer de 1966 à 1969. Aspirant permanent à la direction du pouvoir ? Mais il sait bien qu'il ne peut devenir chancelier parce que la C.D.U., le grand parti frère, n'accepterait pas de mettre en avant le chef de la C.S.U. « F.J.S. », qui tient son pouvoir de sa domination sur la C.S.U., doit donc se contenter de son rôle de faiseur et de tombeur de rois. En 1966, le chancelier Erhard est obligé de se retirer. Son successeur sera Kurt Georg Kiesinger parce que Strauss a annoncé avant le vote du groupe parlementaire unifié que « ses » C.S.U. voteraient pour ce candidat. Son soutien permet à Rainer Barzel d'être choisi par la C.D.U. pour affronter Willy Brandt en 1972. L'hostilité du chef de la C.S.U. transformera la défaite du parti en élimination totale de son candidat. Cependant, le nouveau président de la C.D.U. cherche à se dégager de son emprise et, malgré l'unanimité apparente, même la fidèle C.S.U. a commencé en 1973 à mettre en cause l'autorité quasi absolue d'un homme qui, après avoir paru si longtemps avoir un grand avenir, est en train de devenir une figure du passé. Le président de la C.D.U., Helmut Kohl, n'ayant pu remporter les élections de 1976, c'est Franz Josef Strauss, ministre-président de Bavière depuis 1978, qui est le candidat de la C.D.U.-C.S.U. à la chancellerie aux élections de 1980. Mais ses outrances verbales et sa démagogie le desservent, ainsi que le manque d'originalité du programme démocrate-chrétien par rapport à celui de la coalition sortante. Deux ans plus tard, lorsque les libéraux du F.D.P. (Freie demokratische Partei) quittent l'alliance avec les socialistes pour se rapprocher des démocrates-chrétiens, Strauss ne peut empêcher son rival Helmut Kohl de prendre la tête de la nouvelle coalition, confirmée en 1983 par le suffrage universel. Franz Josef Strauss se tient en dehors du nouveau cabinet, critiquant avec constance sa politique et l'allié F.D.P.

— Alfred GROSSER

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, Institut d'études politiques de Paris

Classification

Pour citer cet article

Alfred GROSSER. STRAUSS FRANZ JOSEF (1915-1988) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Accord anglo-allemand sur l'énergie atomique, 1957 - crédits : Folb/ Hulton Archive/ Getty Images

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