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FILIGRANE, orfèvrerie

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Terme désignant un ornement composé de fils de métal (or, argent, cuivre, etc.) qui semblent être constitués de grains accolés plus ou moins gros obtenus simplement par étirage à la filière (plaque percée de trous de grosseur dégressive dans lesquels on fait passer successivement le fil de métal pour le réduire à la section voulue). Les filigranes sont généralement assemblés et soudés ou appliqués par des clous, rivets ou agrafes sur un fond de métal. Les filigranes vénitiens, qui forment une sorte de dentelle mécanique, sont entièrement composés de filigranes fixés les uns aux autres sans fond. Par extension, on appelle filigrane certains décors constitués de fils unis torsadés qui sont appliqués sur un fond. Les faux filigranes sont fondus en même temps que le fond avec lequel ils font corps.

Collier Barmy - crédits :  Bridgeman Images

Collier Barmy

La fabrication des filigranes se fait à partir de fils étirés à une certaine grosseur ou à partir d'un ruban enroulé sur lui-même en spirales jointives et passé à la filière. Le fil est ensuite imprimé avec une lime à une gorge creuse ; cette gorge forme deux sillons parallèles ou spiroïdaux, selon qu'on la tient perpendiculaire au fil ou légèrement en oblique. Le métal écrasé dans les sillons ressort en formant un relief granulé. Les filigranes « perlés » sont des grains sphériques réguliers accolés, les filigranes « barillés », des grains allongés et les filigranes « spiralés » ont l'aspect d'un filetage spiroïdal de vis. La grosseur des grains dépend de la section du fil employé. La technique du filigrane est connue depuis la plus haute antiquité ; elle fut d'abord pratiquée en Orient, puis en Occident, du Moyen Âge au xviiie siècle, époque où elle semble moins appréciée. On l'employait comme décor de l'orfèvrerie religieuse et civile, pour la bijouterie et les garnitures de vêtements. Il ne faut pas confondre cette technique avec les filigranes ornant en transparence les feuilles de papier.

— Catherine ARMINJON

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Écrit par

  • : conservateur de l'Inventaire, responsable des Objets mobiliers à l'Inventaire général

Classification

Pour citer cet article

Catherine ARMINJON. FILIGRANE, orfèvrerie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Collier Barmy - crédits :  Bridgeman Images

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Autres références

  • MÉROVINGIENS

    • Écrit par et
    • 15 028 mots
    • 4 médias
    ... fer ou de bronze pour une surface sertie d'une tôle d'or ou d'argent. Il convient également d'ajouter que la technique des fils d'or et d'argent en filigrane constitua un art propre, en particulier illustré par des corbeilles savamment construites, des boucles d'oreilles, des têtes d'épingle ou de...
  • SCANDINAVIE

    • Écrit par , , , , et
    • 22 005 mots
    • 11 médias
    ...l'espace possible, donnant ainsi l'impression d'un tissage d'or extraordinairement chatoyant. Ces parures témoignent d'un art consommé de l'orfèvrerie et du filigrane qui rappelle les œuvres hellénistiques et atteste l'influence de l'orfèvrerie byzantine, particulièrement évidente dans le collier de Färjestaden...