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EUBULE (mort en 330 av. J.-C. env.)

Un des hommes politiques athéniens les plus importants du ~ ive siècle, sur lequel malheureusement on sait très peu de chose. Il apparaît sur la scène politique au lendemain de la guerre sociale qui marque l'échec définitif des efforts d'Athènes pour rétablir son hégémonie dans l'Égée ; avec le titre de président des préposés au théorique (fonds des spectacles), il va tenter pendant une dizaine d'années, de ~ 356 à ~ 346, de rétablir les finances de la cité et de trouver ailleurs les revenus que l'Empire ne fournit plus.

Deux textes contemporains, le discours Sur la paix d'Isocrate et le traité des Revenus de Xénophon, permettent de discerner des principes directeurs : renoncer à l'hégémonie d'Athènes sur les cités égéennes, politique qui coûte cher, singulièrement aux riches sur qui pèsent les eisphorai (impôt extraordinaire sur le revenu) et la triérarchie (l'une des liturgies) ; trouver d'autres sources de revenus permettant à la cité d'assurer son ravitaillement en grains et l'entretien de sa flotte d'une part, le paiement des différents misthoi d'autre part. Il préconise de favoriser en particulier le retour des marchands étrangers au Pirée, de façon à accroître les taxes que la cité prélevait sur les transactions et sur ces marchands eux-mêmes, lorsqu'ils avaient le statut de métèques. Il est possible aussi que la nouvelle législation sur les mines, qui devait entraîner un réveil de l'activité du Laurion, ait émané de l'entourage d'Eubule, de même que la loi de Périandre, qui étendait à la triérarchie le système des symmories, et en faisait un véritable impôt qui cessait de peser sur les seuls citoyens riches. Une telle politique pour être efficace supposait le maintien de la paix, à l'intérieur comme à l'extérieur. Or, déjà se faisait sentir la menace macédonienne, dans laquelle certains, tel Démosthène, voyaient le danger majeur pour la démocratie, un danger contre lequel il fallait se prémunir en donnant la priorité aux dépenses militaires. L'échec de la paix de ~ 346, la reprise des opérations, d'abord larvées puis ouvertes, contre Philippe allaient entraîner la retraite politique d'Eubule, dont il n'est plus question après ~ 342. On pense qu'il a dû mourir vers ~ 330.

— Claude MOSSÉ

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Pour citer cet article

Claude MOSSÉ. EUBULE (mort en 330 av. J.-C. env.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ATHÈNES

    • Écrit par Guy BURGEL, Pierre LÉVÊQUE
    • 16 998 mots
    • 10 médias
    ...d'une extrême gravité, née des ambitions du nouveau roi de Macédoine, Philippe II. Or, Athènes s'endort dans la prospérité que lui vaut le gouvernement d' Eubule, un honnête homme qui rétablit les finances et dont la politique pacifiste satisfait aussi bien les riches que les pauvres. Philippe, lui, s'empare...
  • GRÈCE ANTIQUE (Histoire) - La Grèce antique jusqu'à Constantin

    • Écrit par Claude MOSSÉ, Nicolas SVORONOS
    • 11 765 mots
    • 6 médias
    ...pas voir, le danger. À Athènes, les défaites subies du fait des alliés avaient amené à la tête de la cité un groupe d'hommes qui, derrière le financier Eubule, préconisaient une politique de paix, seule capable de rendre à la cité son équilibre et de restaurer ses finances gravement compromises par des...

Voir aussi