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ÉQUITATION

Si le cheval a fait longtemps partie de la vie de l'humanité — le superbe équidé peint sur les parois de Lascaux étant devenu l'instrument de déplacement, de guerre ou de trait, du nomade des steppes, du chevalier du Moyen Âge, du paysan ou du conducteur de diligences —, l'apparition du cycle puis de l'automobile semblaient annoncer sa fin. La codification sportive, au contraire, lui a donné en quelque sorte une seconde existence.

On ne parlera pas ici des courses ni des paris auxquels elles donnent lieu, mais des différents types d'épreuves régis pour l'essentiel par la Fédération équestre internationale (fondée en 1921), ainsi que d'un certain nombre de jeux. Les sports équestres mettent en valeur, selon les disciplines pratiquées, la rapidité, la précision, l'endurance.

Pierre Jonquères d'Oriola - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

Pierre Jonquères d'Oriola

Le concours hippique — longtemps appelé « jumping » en hommage plus ou moins voulu à un certain style anglo-saxon, et aux « steeple-chases » campagnards d'antan, avec leurs obstacles artificiels érigés à l'intérieur d'une enceinte — donne lieu à des classements individuels et par équipes. Des cavaliers tels que les Allemands Hans Günter Winkler, Paul Schockemöhle et Ludger Beerbaum, les frères italiens Piero et Raimondo d'Inzeo, les Brésiliens Nelson Pessoa et son fils Rodrigo Pessoa, les Français Pierre Jonquères d'Oriola (champion olympique en 1952 à Helsinki, puis en 1964 à Tōkyō) et Pierre Durand (champion olympique en 1988 à Séoul) multiplièrent les succès. Le Canadien Éric Lamaze a remporté l'épreuve aux Jeux de Pékin en 2008. Un calendrier de plus en plus touffu relie entre eux les concours internationaux du plus haut niveau (C.H.I.O.). Des Championnats mondiaux (depuis 1953), ainsi que la Coupe du monde créée en 1979, permettent de confronter les diverses écoles.

Le dressage est bien différent. Selon une codification et une durée précises, le classement résulte de la notation des figures effectuées aux différentes « allures » par le cavalier ou la cavalière, en parfait accord avec son compagnon équestre. Il faut y voir le prolongement d'un art dont La Guérinière fut dans la première partie du xviiie siècle l'un des initiateurs, cependant que l'Académie espagnole de Vienne et le Cadre noir de Saumur pérennisent également, à leur manière, la tradition. Dans cette spécialité, les femmes dominent souvent les hommes. Les Allemandes Nicole Uphoff (championne olympique en 1988 et en 1992) et Isabell Werth (championne olympique en 1996, médaillée d'argent en 1992, en 2000 et en 2008) sont de magnifiques représentantes de l'école d'outre-Rhin. Quant à la Néerlandaise Anky Van Grunsven, elle a remporté la médaille d'or aux Jeux en 2000, en 2004 et en 2008.

Le concours complet, lui, exige une condition athlétique sans faille de l'homme et de l'animal. Les épreuves majeures comportent, échelonnées sur trois jours d'affilée : le dressage ; un parcours complexe « en extérieur » (« routier » pour l'échauffement, steeple, second « routier », cross) ; un concours hippique enfin. Cet équivalent du décathlon de l'athlétisme peut être marqué de péripéties émouvantes, voire dramatiques, telle la crue torrentielle de la rivière du « complet » d'Avandaro, qui vit le lieutenant français Jean-Jacques Guyon, monté sur Ange Pitou, s'adjuger la médaille d'or aux jeux Olympiques de 1968.

Si les concours d'attelage, particulièrement prisés en Hongrie, rappellent ce que pouvait être la maîtrise des équipages lorsque les véhicules hippomobiles faisaient partie des moyens utilitaires de locomotion, le polo fut de tout temps un jeu, pratiqué avec passion. De l'antique Perse aux Indes britanniques du xixe siècle, puis aux matches actuels joués par deux équipes de quatre cavaliers cherchant à conduire[...]

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Écrit par

  • : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique

Classification

Pour citer cet article

Jean DURRY. ÉQUITATION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Pierre Jonquères d'Oriola - crédits : Central Press/ Hulton Archive/ Getty Images

Pierre Jonquères d'Oriola

Autres références

  • DURAND PIERRE (1955- )

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 174 mots

    Cavalier français né le 16 février 1955. On ne peut évoquer la carrière de Pierre Durand sans l'associer étroitement à son petit cheval, Jappeloup-de-Luze, tellement ils représentent l'harmonie du couple cavalier-cheval. Pourtant, en 1984, à Los Angeles, Pierre Durand est désarçonné par sa monture...

  • ÉQUESTRE ART

    • Écrit par Universalis, Michel HENRIQUET
    • 7 175 mots
    • 1 média

    Né du combat, l'art équestre est, comme la guerre selon le mot de Bonaparte, « un art tout d'exécution ». Les rôles respectifs du cavalier et du cheval, à la guerre, voulaient que le premier pût disposer du second avec maîtrise et sûreté, sous peine de mort. Un tel enjeu devait nécessairement conduire...

  • HANDISPORT

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 7 701 mots
    • 2 médias
    L'équitation, grâce à la relation privilégiée entre le cavalier et sa monture, est un sport ouvert à de multiples handicapés. C'est de ce fait une activité de loisir très intéressante ; en outre, de nombreuses structures spécialisées dans l'accueil des handicapés la proposent sous une forme rééducative...
  • JONQUÈRES D'ORIOLA PIERRE (1920-2011)

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 722 mots

    Pierre Jonquères d'Oriola demeure le plus célèbre cavalier français. Il a notamment remporté deux fois le concours individuel de saut d'obstacles aux jeux Olympiques (1952, 1964) – un exploit unique. Homme au caractère entier, personnage haut en couleur, bon vivant, il n'hésitait pas...

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Voir aussi