Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

EMPREINTE ÉCOLOGIQUE

Proposé par Mathis Wackernagel et William Rees en 1996, et vulgarisé par le W.W.F. (World Wide Fund for Nature), le concept d'empreinte écologique (ecological footprint) vise à traduire, par un indicateur chiffré, le poids des actions de l'homme sur la planète, que ce soit pour l'individu, une population, un pays ou l'humanité tout entière. Plus précisément, c'est une mesure du fardeau imposé à la nature par un individu, une population ou un pays. Concrètement, ce fardeau est appréhendé par le biais de la superficie de terres « sauvages » et cultivées nécessaires pour assurer durablement les niveaux de consommation de ressources et d'énergie dudit individu ou de ladite population, et pour recycler les déchets produits. Cette approche d'évaluation indirecte des impacts écologiques de l'espèce humaine repose sur l'idée que, conscient de ses impacts et informé de leur évolution d'année en année, l'homme sera mieux à même de faire face aux difficiles défis que représente l'objectif d'un développement durable et davantage en mesure de justifier les stratégies à adopter pour y répondre efficacement. Cette démarche s'inscrit explicitement dans le cadre d'une volonté de compréhension écologique du monde, celui-ci étant perçu comme un seul et même système planétaire dont l'homme fait partie intégrante. Dans cette perspective, l'économie humaine n'est qu'une composante du fonctionnement du système planétaire et l'espèce humaine un consommateur parmi d'autres – même s'il est vrai, et c'est ce qu'un tel indicateur quantifie à travers ses activités de production, de consommation et de pollution, que l'homme est devenu l'espèce dominante dans la plupart des écosystèmes existant sur la Terre.

— Robert BARBAULT

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du département écologie et gestion de la biodiversité, Muséum national d'histoire naturelle, Paris

Classification

Pour citer cet article

Robert BARBAULT. EMPREINTE ÉCOLOGIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHANGEMENT ANTHROPIQUE DU CLIMAT

    • Écrit par Jean-Louis DUFRESNE, Céline GUIVARCH
    • 8 203 mots
    • 7 médias
    ...représentent chacun près de 20 % du total. En 2019, les émissions sur le territoire français s’élevaient à environ 436 millions de tonnes équivalent CO2. L’empreinte carbone du pays, qui mesure les émissions liées à la consommation des biens et services des Français en comptabilisant les importations et...
  • DÉCROISSANCE (CRITIQUE DE LA)

    • Écrit par Jean-Marie HARRIBEY
    • 5 144 mots
    • 8 médias
    ...échelle de temps qui n'a rien de commun avec le temps de la décision humaine. Ils y trouvent également un fondement de la construction de l'indicateur dit d'« empreinte écologique », élaboré par William Rees et Mathis Wackernagel, qui mesure la surface nécessaire pour accueillir toutes les activités humaines....
  • ÉCOLOGIE

    • Écrit par Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE, Cesare F. SACCHI
    • 20 635 mots
    • 15 médias
    Afin de comprendre les causes des variations de la biodiversité, d'autres indicateurs sont développés. Parmi eux,l'empreinte écologique évalue l'impact général que l'homme exerce sur les écosystèmes, en mesurant la consommation de celui-ci. L'unité utilisée est la surface en écosystèmes nécessaire...
  • ÉCOLOGIE ET SOCIÉTÉ

    • Écrit par Robert BARBAULT
    • 7 804 mots
    • 5 médias
    Parler d'empreinte écologique des hommes ou des pays (Wackernagel et Rees, 1999), chercher à la mesurer et en suivre l'évolution est subversif. Sans doute ne s'agit-il plus tout à fait ici de l'écologie en tant que science, mais c'est bien dans le cadre d'une pensée, voire d'une culture, écologique...

Voir aussi