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RAUTAVAARA EINOJUHANI (1928-2016)

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Né le 9 octobre 1928 à Helsinki dans une famille de musiciens, le compositeur et pédagogue finlandais Einojuhani Rautavaara se retrouve orphelin à l'âge de seize ans : il perd sa mère en 1944 ; son père, le baryton Eino Rautavaara, vedette de l'Opéra d'Helsinki dans les années 1910 et 1920, était mort en 1939. L'adolescent est alors adopté par une sœur de sa mère qui lui enseigne le piano. Cet apprentissage se révèle décisif puisque, à la fin de ses études secondaires, en 1948, il choisit de persévérer dans la carrière musicale ; il étudie dès 1950 à l'Académie Sibelius de la capitale finlandaise, où il a notamment comme maître Aarre Merikanto et où il obtiendra son diplôme en 1957. Parallèlement, il étudie la musicologie à l'université d'Helsinki, dont il est diplômé en 1953.

En 1955, la fondation Koussevitzky offre à Jean Sibelius, en l'honneur de ses quatre-vingt-dix ans, la possibilité de remettre une bourse à un jeune compositeur finlandais de son choix afin que celui-ci puisse se perfectionner durant un an aux États-Unis. Sibelius choisit Rautavaara. En 1955 et 1956, Rautavaara étudie la composition auprès de Vincent Persichetti à la Juilliard School of Music de New York, puis auprès de Roger Sessions et d'Aaron Copland au cours d'été de Tanglewood. Il suit également l'enseignement de Wladimir Vogel à Ascona, en Suisse (1957), et de Rudolf Petzold à la Hochschule für Musik de Cologne (1957-1958).

Einojuhani Rautavaara est recteur de l'institut de musique Käpylä d'Helsinki (1965-1966) puis maître de conférences à l'Académie Sibelius à partir de 1966 ; il y sera professeur de composition de 1976 à 1990. Parmi ses élèves figurent les compositeurs finlandais Magnus Lindberg et Kalevi Aho.

Comme compositeur, Rautavaara résiste à toute classification. Personnalité complexe et contradictoire, il ne peut être rangé dans un mouvement esthétique donné, son style compositionnel ayant très souvent changé. Ses premières pièces appartiennent d'une certaine manière à la tradition, ne serait-ce que par le choix des formes, comme l'attestent ses suites pour piano Pelimannit (« Les Violoneux »), de 1952 (qui sera orchestrée en 1972), ou Ikonit (« Icônes »), de 1955, ou encore sa Première Symphonie de 1956 (révisée en 1988 et 2003). Mais cette époque est toujours celle des études et Rautavaara n'a pas encore trouvé un style personnel. Très vite cependant, il va verser dans un langage plus novateur. Au début des années 1960, il devient un compositeur constructiviste et adopte un langage sériel, dont témoigne, par exemple, Arabescata I-IV, pour grand orchestre (que le compositeur cataloguera en 1986 comme sa Quatrième Symphonie), créé à Helsinki le 26 février 1963. À la fin des années 1960, il se tourne vers un romantisme exacerbé, illustré par son Premier Concerto pour piano (composé en 1969, créé au festival d'Helsinki le 29 mai 1970), qui le mènera vers le mysticisme le plus radical. Ce mysticisme très ouvert se retrouve dans les titres mêmes de ses œuvres, évocateurs d'une foi solide : Vigilia, pour chœur mixte avec solistes a cappella, vêpres et matines sur des textes de la liturgie orthodoxe (créé au festival d'Helsinki le 28 août 1971 pour la première partie et le 9 septembre 1972 pour la seconde), Annunciations, concerto pour orgue, quintette de cuivres et orchestre à vent symphonique (créé à Stockholm le 13 septembre 1977), Angels and Visitations, pour orchestre (créé à Helsinki le 22 novembre 1978), le Concerto pour contrebasse « Angel of Dusk » (créé à Helsinki le 6 mai 1981), Playgrounds for Angels, pour 4 trompettes, 4 trombones, cor et tuba (créé à Helsinki le 12 septembre 1981), la Septième Symphonie « Angel of Light » (créée à Helsinki le 21 août 1995)... Fasciné par les anges,[...]

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

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Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES. RAUTAVAARA EINOJUHANI (1928-2016) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/10/2016