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VAILLANT ÉDOUARD (1840-1915)

Après avoir reçu une formation d'ingénieur et de médecin, Vaillant se tourna vers la philosophie qu'il étudia à Heidelberg, à Tübingen et à Vienne. Adhérent de l'Internationale et lié à Blanqui, il participa à toutes les actions de la gauche socialiste pendant le siège de Paris. Membre élu de la Commune, celle-ci le nomma à sa Commission exécutive et le délégua à l'Instruction publique. S'il ne put, faute de temps, laisser une œuvre réformatrice marquante, il joua un rôle politique important et contribua à l'harmonisation entre le pouvoir politique et le pouvoir militaire. Après la semaine sanglante, il gagna l'Angleterre, où il fit la connaissance de Marx. Dès août 1871, celui-ci le fit entrer au Conseil général de l'Internationale. Mais, après le congrès de La Haye, en septembre 1872, Vaillant s'en retira, suivi par d'autres blanquistes, et cessa pratiquement toutes relations avec Marx.

Condamné à mort par contumace en juillet 1872, Vaillant ne revint en France qu'après l'amnistie générale de 1880. Il milita alors activement, d'abord dans le Cher, puis, à partir de 1884, à Paris. Élu conseiller municipal à cette date, il devint député de Paris en 1893 et siégea dès lors à l'Assemblée nationale jusqu'à sa mort. Il y fut un ardent défenseur de la journée de huit heures et de l'extension de la législation sociale.

Ayant pris ses distances par rapport à la tradition d'action conspiratrice du blanquisme, il fit évoluer le parti blanquiste vers des formes d'organisation et d'action proches de celles des marxistes. Partisan résolu de l'unification du mouvement socialiste français, il participa aux divers regroupements qui précédèrent la création du Parti socialiste (S.F.I.O.) en 1905. Avec Jaurès et Guesde, il fut l'une des figures majeures de celui-ci, accueilli dans les assemblées et les congrès socialistes au cri de « Vive la Commune ! ». Il participa aux congrès de la IIe Internationale, où il fut l'un des plus fervents défenseurs de la grève générale contre la guerre impérialiste. Pourtant, en 1914, il approuva le ralliement des socialistes à l'Union sacrée. Aussi, au soir de sa vie et malgré son prestige, Vaillant vit se lever devant lui de jeunes opposants qui lui reprochaient de renier son passé.

— Claude LEFORT

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales

Classification

Pour citer cet article

Claude LEFORT. VAILLANT ÉDOUARD (1840-1915) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COMMUNE DE PARIS

    • Écrit par Édith THOMAS
    • 6 497 mots
    • 8 médias
    ...présenter leur candidature à la Commission de l'enseignement et confie l'inspection des écoles aux membres de la Commune. Le délégué à l'Enseignement, Édouard Vaillant, invite les municipalités à créer des écoles professionnelles, en particulier pour les jeunes filles. Deux écoles sont ouvertes, l'une...
  • SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière)

    • Écrit par François BROUSSE, Universalis
    • 1 522 mots

    Après la défaite de la Commune, le mouvement ouvrier français est réduit au silence pendant plusieurs années, puis, à partir de 1876, se tiennent des congrès ouvriers regroupant des délégués de syndicats et de coopératives, auxquels se joignent bientôt des représentants des groupes d'études...

  • SOCIALISME - Histoire des mouvements socialistes (1870-1914)

    • Écrit par Daniel LIGOU
    • 8 110 mots
    • 6 médias
    ...l'éphémère Alliance communiste d'Arthur Groussier. De leur côté, après l'amnistie des communards, les amis d' Auguste Blanqui et Blanqui lui-même formèrent le Comité révolutionnaire central (C.R.C.), animé par Édouard Vaillant, qui devint en 1896 le Parti socialiste révolutionnaire (P.S.R.).

Voir aussi