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DROUHET ÉDOUARD (1919-2000)

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Édouard Drouhet, professeur honoraire à l'Institut Pasteur, s'est éteint le 1er janvier 2000. Ainsi disparaît une personnalité scientifique emblématique de la mycologie médicale.

Il naît le 8 juin 1919 en Roumanie, où son grand-père, médecin originaire de Blaye, en Gironde, enseignait le français. Renouant avec la tradition familiale, Drouhet entreprend des études médicales à Bucarest. Il y rencontre Viorica qui deviendra sa femme et il obtiendra, comme elle, en 1944 le titre de docteur en médecine. À la fin de la guerre, il obtient une bourse du gouvernement français et arrive en France pour compléter ses études en microbiologie. Viorica fera de même en pédiatrie et virologie ; elle dirigea un laboratoire au Centre international de l'enfance, fondé et dirigé par le Pr. Robert Debré.

Drouhet peut retrouver la nationalité française ; mais, tout en travaillant, il doit refaire ses études de médecine en France, du baccalauréat à la thèse et obtient également les diplômes de dermatologie et de sérologie.

Dès son arrivée à Paris, il présente les lettres de recommandation de ses patrons à Joseph Magrou qui, connaissant et appréciant les microbiologistes roumains, l'intègre à l'Institut Pasteur. À l'issue de sa bourse, Drouhet décide de rester en France ; il obtient un poste au C.N.R.S., puis sera intégré dans les cadres de l'Institut Pasteur en 1954 et promu professeur en 1972.

Quand Drouhet arrive dans le service, Gabriel Segretain et François Mariat y travaillent depuis plusieurs années sur des sujets de botanique mais rapidement, comme lui, orientent leurs recherches sur les champignons pathogènes de l'homme et des animaux et les maladies qu'ils provoquent. C'est en effet la raison d'être de ce service à l'Institut Pasteur.

Ce trio trouve rapidement son unité et, à la mort de Joseph Magrou en 1951, le service poursuit ses recherches en mycologie médicale au moment où celle-ci va connaître un essor exceptionnel. Au sein de cette équipe, Gabriel Segretain étant chef de laboratoire, Édouard Drouhet prend très activement part aux activités du cours supérieur de mycologie médicale de l'Institut Pasteur et de la Société internationale de mycologie humaine et animale (I.S.H.A.M.), à la fondation de laquelle il participe à Rome en 1953 puis à Paris en 1954, et dont il fut le vice-président de 1963 à 1967. Il contribue également à la création de la Société française de mycologie médicale, dont il dirige le journal jusqu'à sa mort. Enfin, Drouhet a participé activement à la fondation de la Confédération européenne des sociétés de mycologie médicale.

En tant que médecin, Drouhet, plein d'attention pour ses malades, s'est surtout attaché à l'amélioration du diagnostic biologique et immunologique des mycoses et à l'expérimentation de nouveaux traitements antifongiques ; il fut le premier en France à promouvoir les soins par l'amphotéricine B puis la 5 fluorocytosine et les dérivés azotés. Il a mis au point les tests d'études in vitro des antifongiques et les modèles d'infections expérimentales animales.

En immunologie, Drouhet applique à son matériel fongique les méthodes et techniques pastoriennes les plus avancées et obtient ainsi des antigènes standardisés permettant la recherche qualitative et quantitative des anticorps sériques chez les malades.

— Gabriel SEGRETAIN

— François MARIAT

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François MARIAT et Gabriel SEGRETAIN. DROUHET ÉDOUARD (1919-2000) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009