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JACOBS EDGAR-PIERRE (1904-1987)

La passion Blake et Mortimer

<it>La Marque Jaune</it>, E. P. Jacobs - crédits : 2008 Editions Blake et Mortimer/ Studio Jacobs m. v. DARGAUD-LOMBARD s.a.

La Marque Jaune, E. P. Jacobs

C'est dans le premier numéro de l'hebdomadaire Tintin, lancé le 26 septembre 1946 par les éditions du Lombard, que Jacobs commence Blake et Mortimer, une bande dessinée qui comportera huit épisodes, et à laquelle il se consacrera exclusivement jusqu'à sa mort. Dès la première histoire, Le Secret de l'Espadon (1946-1949), long récit de 144 pages sur une Troisième Guerre mondiale déclenchée par un dictateur asiatique, se détachent les trois personnages qui seront les protagonistes de toutes les autres aventures : d'un côté, deux gentlemen très britanniques, l'agent des services secrets Francis Blake et son ami le physicien Philip Mortimer, de l'autre, un aventurier, le colonel Olrik, incarnation du mal. Après cet épisode très marqué par la Seconde Guerre mondiale et l'idée – alors courante – d'un « péril jaune », Jacobs donne successivement trois récits dans lesquels on voit généralement l'essentiel de son œuvre. Le Mystère de la Grande Pyramide (1950-1952), qui a éveillé de nombreuses vocations d'égyptologues, donne un prolongement fantastique à la réalité historique. La Marque Jaune (1953-1954), qui produit une forte impression sur les jeunes lecteurs, se déroule à Londres, alors que la ville est terrorisée par un être mystérieux. L'Énigme de l'Atlantide (1955-1956) est une variation très inventive sur le mythe platonicien. Les épisodes suivants n'ont pas le même impact. Dans S.O.S. Météores (1958-1959), l'Occident est victime d'une guerre météorologique. Le Piège diabolique (1960-1961) aborde le thème, classique depuis H. G. Wells, du voyage dans le temps. La vision de l'avenir y est si sombre que, en France, la commission de surveillance sur les publications destinées à la jeunesse obtient pendant quelque temps la suspension de la diffusion de l'album. Échaudé, Jacobs compose alors L'Affaire du collier (1965-1966), une histoire policière de moindre intérêt. L'ultime épisode, Les Trois Formules du professeur Sato, a pour cadre le Japon, et repose sur la cybernétique. Après la parution de la première partie (1971-1972), Jacobs publie un livre de souvenirs (Un opéra de papier, Gallimard, 1981). Mais, souffrant de la maladie de Parkinson, il n'est pas en mesure de terminer l'histoire commencée. Au moment de sa mort, survenue le 20 février 1987 à Lasne (Brabant wallon), le texte de la seconde partie est entièrement écrit, mais les dessins ne sont que crayonnés. C'est finalement à Bob De Moor, ancien collaborateur d'Hergé, que revient la tâche de mener à terme Les Trois Formules du professeur Sato (1989-1990), dont la fin renoue avec le merveilleux scientifique des six premiers épisodes de la série et avec le thème, central dans l'ensemble de l'œuvre, de la robotisation de l'individu.

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Pour citer cet article

Dominique PETITFAUX. JACOBS EDGAR-PIERRE (1904-1987) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>La Marque Jaune</it>, E. P. Jacobs - crédits : 2008 Editions Blake et Mortimer/ Studio Jacobs m. v. DARGAUD-LOMBARD s.a.

La Marque Jaune, E. P. Jacobs

Autres références

  • BANDE DESSINÉE

    • Écrit par Dominique PETITFAUX
    • 22 913 mots
    • 15 médias
    Dans le sillage d’Hergé, figure tutélaire du magazine, on trouve principalement Edgar Pierre Jacobs (1904-1987), qui, dans Blake et Mortimer (1946), allie le réalisme au merveilleux scientifique ; Paul Cuvelier (1923-1978), dessinateur sensuel des aventures, dans l’Inde du xviiie siècle, du jeune...

Voir aussi