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ÉCORCE, botanique

Pour les botanistes, ce terme désigne, au sens propre, le tissu cortical, parenchymateux, siège des fonctions nutritives de la tige et de la racine. Lorsque ces organes sont jeunes, l'écorce, dite primaire, est en situation « corticale », mais toujours séparée de l'extérieur par une couche protectrice, de structure différente (épiderme de la tige, assise périphérique de la racine).

Le revêtement superficiel étant transparent, on peut donc apprécier la coloration du parenchyme cortical, vert (chlorophyllien) dans la jeune tige et blanchâtre dans la racine (amylacé). Quand les structures végétales vieillissent, cette transparence du revêtement prend fin.

Au niveau des racines, l'épaississement des zones superficielles est dû à l'apparition de tissus subéreux, c'est-à-dire de liège.

Dans le cas des tiges, la subérification n'est opérée que chez les Dicotylédones, sous l'action de structures appelées assises génératrices subéro-phellodermiques. Disposées en anneaux au sein du parenchyme cortical, elles produisent en dedans un tissu cortical secondaire, appelé phelloderme, qui épaissit donc la couche d'écorce primaire (et parfois l'écrase) ; vers la surface elles engendrent du tissu subéreux. Celui-ci forme une couche grise ou brune plus ou moins épaisse, crevassée sous la poussée des tissus profonds, qui va revêtir les tiges anciennes.

Cette « écorce » de surface est constituée non pas par du parenchyme cortical, mais par un tissu mort, le liège. Par suite de la croissance en épaisseur des tiges (et aussi des racines), ce liège s'exfolie au-dehors à mesure qu'il est généré en profondeur (comme notre peau). On peut ainsi voir se détacher des fragments d'« écorce » ou des plaques (rhytidome du platane) à la périphérie des troncs. Le profane désigne donc improprement sous le nom d'écorce tout le revêtement subéreux épais jouant un rôle protecteur à la surface des organes végétaux pérennants.

— Didier LAVERGNE

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Classification

Pour citer cet article

Didier LAVERGNE. ÉCORCE, botanique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BOIS

    • Écrit par Marie Elisabeth BORREDON, Édouard BOUREAU, Xavier DÉGLISE, Carlos VACA-GARCIA
    • 9 105 mots
    • 8 médias
    ...cellulosiques du liber secondaire, elles-mêmes entourées par des tissus vraiment corticaux d'origine différente. Le tout forme ce qu'on appelle, de façon impropre, l'« écorce » de l'arbre. Vers l'intérieur, le cambium donne naissance à un tissu lignifié également sérié, le bois secondaire qui joue...
  • LA COLONISATION DU SAVOIR. UNE HISTOIRE DES PLANTES MÉDICINALES DU « NOUVEAU MONDE » 1492-1750 (S. Boumediene) - Fiche de lecture

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 1 144 mots
    Le livre II concerne l’« or amer des Indes », l’écorce du quina-quina. L’histoire de l’écorce de cet arbre est assez connue, encore que souvent tissée d’imaginaire. Le pouvoir du quinquina contre les fièvres intermittentes (le paludisme) est établi vers 1630, mais on ne connaît pas précisément...
  • LIÈGE, botanique

    • Écrit par Jacques DAUTA
    • 154 mots

    En anatomie végétale, tissu composé de cellules aux parois subérifiées, c'est-à-dire recouvertes de subérine, substance composée d'un mélange de corps gras, insoluble et imperméable. On trouve du liège à la surface des racines (assise subéreuse, au-dessus de l'assise pilifère pour les radicelles),...

  • QUININE

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 1 100 mots
    • 2 médias
    ...réaliser l’inventaire des savoirs, pratiques et remèdes utilisés par les Indiens de l’Amérique espagnole : à nouveaux territoires, nouvelles ressources... L’écorce d’un arbre, le quina-quina qui pousse sur l’Altiplano péruvien, fait partie de l’inventaire. Quel que soit l’usage particulier que les Indiens...

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