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ÉCONOMIE MONDIALE 1994 : l'assainissement à mi-parcours

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L'Asie domine toujours la croissance

Le léger fléchissement de l'expansion économique de l'Asie — une croissance revenue de 8,5 p. 100 en 1993 à 8 p. 100 en 1994 — a été dû en grande partie aux efforts des autorités chinoises pour contenir une conjoncture en état de surchauffe. Le dynamisme ne s'est pas démenti dans les principaux pays de la région à la faveur, en particulier, d'un afflux de capitaux, de taux d'épargne élevés, de politiques commerciales et industrielles libérales et d'un bon contrôle des finances publiques. Dans ses Perspectives économiques de décembre 1994, l'O.C.D.E. a indiqué que le volume des exportations des pays d'Asie en développement rapide a dépassé celui des États-Unis. Entre 1977 et 1994, la part de ces derniers dans les exportations mondiales est passée de 11,6 à 12,4 p. 100 quand celle des pays d'Asie hors Japon passait de 8 à 18,6 p. 100. Pour ces derniers, les produits industriels ont pris place devant les matières premières dans les ventes à l'étranger et représentent aujourd'hui 60 p. 100 des exportations totales. Ce dynamisme tend à attirer les investissements du Japon. Selon une enquête du gouvernement nippon, publiée au début de juin, les investissements des entreprises de ce pays dans les autres pays d'Asie devraient passer de 16,4 p. 100 du total en 1993-1994 à 37,5 p. 100 en 1994-1995.

En revanche, des considérations politiques ont contrarié le mouvement en faveur de l'intégration régionale. Les États-Unis ont maintenu leurs pressions en vue d'établir cette dernière dans le cadre de la Coopération économique Asie-Pacifique ( A.P.E.C.), selon l'idée promue dès 1989 par l'Australie, soucieuse de maintenir une influence occidentale dans la région. Le libre-échange a été, une fois de plus, l'idée maîtresse du deuxième sommet de l'A.P.E.C. qui a eu lieu à Bogor, près de Djakarta, le 15 novembre 1994. Aucun pays membre du forum n'était désireux, ou en mesure, de s'opposer aux vues américaines, pas même la Chine, qui risquait d'être privée du traitement de la nation la plus favorisée sur le marché américain et avait besoin de l'appui de Washington pour son admission au G.A.T.T.

La seule opposition ouverte à l'intégration dans le cadre de l'A.P.E.C. a continué à être exprimée par la Malaisie, qui a prêché auprès de ses partenaires la thèse de l'« Asie aux Asiatiques ». Les dix-huit pays du forum se sont toutefois accordés pour créer une zone de libre-échange, l'A.F.T.A., selon un calendrier non contraignant : avant 2010 pour les pays membres développés et avant 2020 pour les autres. Ils ont promis d'abaisser leurs barrières commerciales à l'égard des pays tiers, en particulier des pays en développement.

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Tristan DOELNITZ. ÉCONOMIE MONDIALE - 1994 : l'assainissement à mi-parcours [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 08/04/2016