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DIVAN ou DĪWĀN

Mot d'origine persane (dev) ou arabe (dīwān) qui a désigné, d'une part un recueil de poésie (plus rarement un recueil de prose), d'autre part un registre et de là, peu après l'avènement de l'islām, un bureau où étaient enregistrés les individus ou les tribus faisant partie des troupes musulmanes : le dīwān al-djound (bureau de l'armée) a été le premier divan ainsi créé. L'extension du domaine musulman a ensuite entraîné la constitution d'un bureau des impôts fonciers (dīwān al-kharādj) qui est rapidement devenu le plus important, puis d'autres bureaux ou services (chancellerie, Trésor, poste, dépenses, taxes de douane). D'abord très spécialisé, le mot divan a pris ensuite un sens plus large, s'appliquant à l'administration centrale dès le xe ou le xie siècle chez les ‘Abbāsides ; cette acception a été encore élargie sous les Ottomans où le divan était le gouvernement central, siégeant sous la présidence du sultan (divan-i humayūn), plus tard sous celle du grand vizir. Le mot divan a été utilisé sans exception dans tous les pays musulmans pour désigner les grands services administratifs et financiers. Le système des divans a graduellement disparu à partir du xviiie siècle pour laisser la place à des conseils spécialisés, puis à des ministères.

— Robert MANTRAN

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I

Classification

Pour citer cet article

Robert MANTRAN. DIVAN ou DĪWĀN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AHMET PACHA (mort en 1497)

    • Écrit par Gayé PETEK-SALOM
    • 311 mots

    Le nom d'Ahmet pacha (Aḥmad pacha, Ahmet pa,sa) évoque un tournant important de la littérature turque, puisqu'on le considère comme le père de la poésie ottomane. C'est sous Mehmet II le Conquérant (1432-1481) que le turc devient la langue littéraire officielle, mais l'arabe et surtout le persan l'emportent...

  • BURHANEDDIN KADI (1344-1398)

    • Écrit par Gayé PETEK-SALOM
    • 284 mots

    Poète lyrique turc qui doit une part de sa célébrité à sa vie politique, aussi remplie qu'aventureuse. Après avoir étudié à Alep, il s'installe à Erzincan dont il devient le souverain, grâce à une conspiration, et mène jusqu'à la fin de sa vie de rudes batailles contre les villes voisines. Il meurt...

  • DĪWĀN, Hafiz de Chiraz - Fiche de lecture

    • Écrit par Marina GAILLARD
    • 880 mots

    Cinq cents ghazals environ composent le Dīwān du poète persan Hāfiz (1320 env.-1389 ou 1390), mais il n'existe aucune copie de ce recueil datant de son vivant. Qu'il l'eût publié en 1368 n'est qu'une légende ; le nombre des poèmes diffère selon les manuscrits et s'amplifie avec le temps. D'origine...

  • ISLAM (Histoire) - De Mahomet à la fin de l'Empire ottoman

    • Écrit par Robert MANTRAN
    • 10 424 mots
    • 10 médias
    ...(et dont un cinquième revenait à Allāh et à son Envoyé, ou aux successeurs de celui-ci), il fallut mettre sur pied une administration financière – le dīwān – destinée à gérer les sommes provenant de la conquête, des tributs versés par les protégés, de la dîme, de l'impôt foncier, etc. Les combattants...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi