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DE L'ORATEUR, Cicéron Fiche de lecture

Le Brutus et l'Orator

Cicéron s'est voulu le grand adversaire de César. La victoire de ce dernier à Pharsale, en 48, lui interdit pratiquement toute vie publique. Alors qu'il n'avait rien écrit depuis le De Republica (54), sorte de somme politique comme le De Oratore s'était voulu son testament oratoire, il reprend une intense activité d'écrivain et rédige coup sur coup, en 46, Brutus, les Paradoxes des Stoïciens et l'Orateur. Brutus fait l'histoire de l'éloquence à Rome depuis les origines et, indirectement, l'apologie de son auteur, au talent désormais contesté même par ses amis, dont Brutus, ici son interlocuteur (à qui, en outre, seront dédiés les deux autres ouvrages). La critique des « atticisants » confronte Cicéron à une question nouvelle (Orator, I.2-3) : il doit justifier sa préférence pour une forme (species ou forma), une figure (figura), un genre (genus) rhétoriques. La distinction des trois styles d'éloquence : humile, medium, vehemens (simple, tempéré, sublime), quasi absente du De Oratore, devient ici centrale. Il s'agit de refuser à ses adversaires, qui rejettent comme « enflure » le style haut et même moyen, la réduction de la rhétorique à la prétendue « simplicité » attique. L'orateur idéal ne se limite jamais à un seul registre : il sait au contraire varier son style selon les circonstances. Ce que l'Orator ajoute au De Oratore, c'est donc principalement la notion de « convenance » (decorum), avec son corollaire la variété (varietas).

— François TRÉMOLIÈRES

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François TRÉMOLIÈRES. DE L'ORATEUR, Cicéron - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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