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LIVINGSTONE DAVID (1813-1873)

Missionnaire et explorateur écossais. Issu d'une famille modeste, Livingstone travaille dans une manufacture de coton dès l'âge de dix ans et s'instruit en suivant les cours d'une école du soir, formation qu'il complète par de nombreuses lectures personnelles. Vers sa vingtième année, il décide de devenir missionnaire et étudie la médecine et la théologie à Glasgow puis à Londres. Membre de la London Missionary Society, il s'embarque pour l'Afrique du Sud et s'établit à la mission de Kourouman (juillet 1841) d'où il parcourt le Bechuanaland, nouant des rapports amicaux avec les indigènes dont il apprend les langues, observe les mœurs et pour lesquels il crée des écoles confiées à des maîtres africains.

S'avançant toujours plus au nord pour fonder de nouvelles missions, le pasteur qu'il est devient aussi, par la force des choses, le découvreur d'une Afrique centrale encore inconnue des Européens. C'est ainsi qu'il traverse le désert du Kalahari et atteint le lac Ngami le 1er août 1849, puis découvre le Zambèze (juin 1851). À partir de 1852, il se consacre entièrement à l'exploration, malgré une santé déficiente et le manque de moyens matériels et financiers, bénéficiant de l'aide efficace des populations africaines qu'il saura toujours s'attacher par ses qualités humaines, en particulier les Makololo de la région de Linyanti, entre le lac Ngami et le Zambèze. Il accomplit ainsi, en une vingtaine d'années, une œuvre immense, à la fois scientifique, évangélique et humanitaire, qu'on peut diviser en trois périodes.

Au cours de la première (1852-1856), il explore le cours supérieur du Zambèze (1853) ; puis, se dirigeant vers l'ouest, il découvre le fleuve Kassaï (1854), traverse l'Angola et atteint Saint-Paul de Loanda sur la côte atlantique (31 mai 1854). Il repart bientôt et réussit la première traversée d'ouest en est du continent africain jusqu'à Quilimane (20 sept. 1854-20 mai 1856), après avoir descendu le Zambèze et découvert les chutes Victoria (17 nov. 1855). Il est désormais célèbre ; le gouvernement britannique le nomme consul à Quilimane et le charge d'une mission d'exploration dans l'intérieur. Au cours de cette deuxième période il parcourt le bassin du Zambèze et découvre le lac Nyassa (16 sept. 1859), qu'il explore à plusieurs reprises et dont il dresse la carte, recueillant parallèlement de multiples informations sur les terribles ravages occasionnés par la traite des esclaves à laquelle se livrent les négriers arabes, problème qui hantera la fin de sa vie.

Stanley et Livingstone - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Stanley et Livingstone

Après un court séjour à Londres (1864-1865), il retourne en Afrique orientale (1866) pour explorer la région des Grands Lacs et le bassin supérieur du Nil. Il atteint successivement l'extrémité sud du lac Tanganyika le 1er avril 1867, dont Burton et Speke avaient déjà découvert la partie nord, le lac Moero le 8 novembre 1867 et le lac Bangoueolo le 18 juillet 1868. Revenu sur les rives du Tanganyika, il repart en direction de la rivière Loualaba (haut Congo) qu'il découvre le 1er mars 1871, après un éprouvant voyage de vingt mois. En octobre de la même année, il est de retour à Oudjidji où il est rejoint par l'expédition de secours que le New York Herald avait envoyée à sa recherche sous les ordres de Stanley. Ravitaillé, il refuse, malgré son état de fatigue, de repartir pour l'Europe, voulant poursuivre son exploration du Loualaba dont il se demande s'il est le haut Nil ou le Congo. Épuisé par la maladie, il meurt dans le village de Tchitambo, au sud du lac Bangoueolo. Ses serviteurs noirs, refusant de l'abandonner, transportèrent son corps jusqu'à la côte où il fut rapatrié en Angleterre pour être inhumé à Westminster.

C'est Stanley qui a peut-être le mieux saisi les raisons[...]

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Pour citer cet article

Jean-Marcel CHAMPION. LIVINGSTONE DAVID (1813-1873) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Stanley et Livingstone - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Stanley et Livingstone

Autres références

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par Hubert DESCHAMPS, Jean DEVISSE, Henri MÉDARD
    • 9 654 mots
    • 6 médias
    ...réussit, en se faisant passer pour musulman, à pénétrer de Guinée dans Tombouctou, puis, traversant le Sahara, à atteindre le Maroc ; le missionnaire Livingstone, parti d'Afrique du Sud, commence sa glorieuse carrière, en 1846, en parcourant le Kalahari. La plus spectaculaire de ces explorations...
  • KALAHARI

    • Écrit par Richard F. LOGAN, GEORGE BERTRAND SILBERBAUER
    • 3 538 mots
    • 3 médias
    ...superficielle et la présence d'épaisses couches sableuses ont longtemps été un frein majeur à l'exploration du Kalahari. Le missionnaire et explorateur écossais David Livingstone, guidé par quelques indigènes, traversa difficilement le Kalahari en 1849 en allant d'un point d'eau à un autre. En 1878-1879, certains...
  • MALAWI

    • Écrit par Universalis, Philippe GERVAIS-LAMBONY, Philippe L'HOIRY
    • 4 820 mots
    • 3 médias
    Entre 1858 et 1863, David Livingstone effectua dans la région de l'actuel Malawi quatre voyages au cours desquels il put mesurer les ravages provoqués par le commerce des esclaves. L'explorateur participa à la mise en place d'une mission éphémère dans les hauteurs du Shiré en 1861, mais ce n'est qu'après...
  • STANLEY sir HENRY MORTON (1841-1904)

    • Écrit par Jean-Marcel CHAMPION
    • 826 mots
    • 2 médias

    Journaliste et explorateur anglais, enfant naturel de John Rowlands et enregistré lui-même sous le nom de John Rowlands, il connaît une enfance malheureuse dans un work-house (1847-1856) d'où il s'enfuit, trouvant refuge chez divers parents avant de s'embarquer pour les États-Unis (1859). À...