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COURTRAI

Belgique : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Belgique : carte administrative

Ville belge du sud de la province de Flandre occidentale, Courtrai (Kortrijk en néerlandais, 79 000 hab. en 2023) est au cœur d'une vieille région textile, spécialisée jusqu'au xve siècle dans la draperie, puis dans le lin, jadis roui dans les eaux de la Lys. Délaissée par une révolution industrielle plus tournée, en Belgique, vers le charbon et la métallurgie, la région de Courtrai a subi une crise profonde de son activité textile, souvent pratiquée à domicile, qui a culminé dans les années 1840. La modernisation du textile fut lente durant la seconde moitié du xixe siècle. Resté dominé par de petits et moyens entrepreneurs, le district industriel du Courtraisis connut un puissant renouvellement de son tissu économique après la Seconde Guerre mondiale, sur la base du dynamisme de ces entrepreneurs locaux et d'un encadrement interclassiste catholique, tant par amélioration des filières technologiques dans le textile que par diversification, par exemple vers les fabrications métalliques. Le paysage des environs de la ville est partout marqué par la multiplication des bâtiments industriels, des infrastructures et de l'habitat, dans un milieu préalablement rural mais déjà très densément peuplé. Courtrai développe des coopérations avec Lille, Mouscron et Tournai, dans un cadre transfrontalier et transrégional. La ville est située au croisement des autoroutes Lille-Anvers et Tournai-Bruges.

Courtrai fut un vicus romain, au carrefour des chaussées reliant Cologne à Boulogne et Tournai à Oudenburg. Chef-lieu d'un pagus à partir du viie siècle au moins, fortifiée à partir de la fin du ixe, la ville devint le siège d'une des châtellenies du comté de Flandre au tournant entre le xeet le xie siècle ; elle le resta jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, mais ne dépendait toutefois pas de l'autorité du châtelain, bénéficiant d'une charte dès le xiie siècle. C'est devant Courtrai qu'eut lieu, le 11 juillet 1302, la bataille des Éperons d'or, où les communiers flamands défirent la chevalerie du roi de France Philippe le Bel, qui avait fait emprisonner son vassal, le comte de Flandre Guy de Dampierre. Cette victoire a été mythifiée au xixe siècle par le mouvement flamand comme symbole de son combat pour l'émancipation de la Flandre ; la date du 11 juillet est devenue le jour anniversaire de la fête de la Communauté flamande. Comme dans bien d'autres villes flamandes, les éléments dynamiques de la bourgeoisie locale passés au protestantisme se sont enfuis dans les Provinces-Unies lors de la reprise en main par les Espagnols en 1580. La ville a été occupée par les Français à cinq reprises au cours des xviie et xviiie siècles. Elle a subi des dégâts importants durant les deux guerres mondiales.

— Christian VANDERMOTTEN

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Écrit par

  • : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie

Classification

Pour citer cet article

Christian VANDERMOTTEN. COURTRAI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

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Autres références

  • FLANDRE OCCIDENTALE

    • Écrit par Christian VANDERMOTTEN
    • 610 mots
    • 1 média

    La province belge de Flandre occidentale (West-Vlaanderen en néerlandais) a une superficie de 3 144 kilomètres carrés et compte 1 219 000 habitants en 2023. Elle a pour chef-lieu Bruges (Brugge), siège également de l’évêché qui couvre la province, et comporte sept autres arrondissements (Ostende,...

Voir aussi