CORFOU
Face à l'Épire avec laquelle elle a peu de liens mais d'où lui viennent quelques troupeaux transhumants, Corfou, la plus septentrionale et la plus peuplée des îles Ioniennes, est marquée par la douceur, la mer régularisant le régime des températures ; des précipitations parmi les plus abondantes de Grèce (1 182 mm par an) atténuent la sécheresse méditerranéenne. D'innombrables parcelles plantées surtout d'oliviers mais aussi d'arbres fruitiers occupent les pentes molles des collines modelées dans des roches tendres où pointent quelques blocs calcaires plus âpres, couverts de garrigues ou de forêts claires, et qui donnent des côtes localement accidentées.
Sur cette île de 592 kilomètres carrés, les habitants, moins marins que paysans, se regroupent dans de nombreux petits villages. L'oléiculture domine, associée au travail de la vigne ; les céréales ont peu de place. L'impression d'harmonie générale ne peut dissimuler la médiocrité des niveaux de vie : les tenures trop petites et morcelées ne retiennent plus une population trop dense. Le département de Corfou (qui rassemble de petites îles adjacentes) n’avait plus que 99 500 habitants en 1991 contre 105 000 en 1951. Cette tendance, signe d’exode rural, s’est inversée lors du recensement de 2001, puisque la population est remontée à 111 000 habitants. Mise à la mode par les Habsbourg, l'île est fréquentée depuis longtemps par une clientèle anglo-saxonne aisée, qui a été relayée par le tourisme de masse pour lequel on a créé des villages de vacances et de grands hôtels sur quelques plages. Les seuls accès sont le port et l'aéroport de Kérkira (ou Corfou), chef-lieu de l'île, mais les équipements sont dispersés. La population de la ville elle-même (fonctionnaires, artisans, petits commerçants) est de 39 500 habitants en 2001. Ni les services, ni le réseau commercial de Corfou ne peuvent satisfaire les besoins des entreprises touristiques installées dans l'île ; et l'excédent de la production agricole (qui est exporté : huile d'olive, fruits, vins) ne justifie pas l'installation d'usines importantes, qui se réduisent à des fabriques de savons et d'articles textiles.
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Écrit par
- Pierre-Yves PÉCHOUX : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
Classification
Média
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