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CORÉES Du rapprochement à la défiance

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Pyongyang sans leader ?

Alors qu'on observe au Sud une alternance au pouvoir, on peut se demander qui dirige la Corée du Nord aujourd'hui. Depuis le mois d'août 2008, le leader de la Corée du Nord Kim Jong-il, que l'on dit malade depuis longtemps, n'a pas été vu en public. Son absence notoire de la cérémonie célébrant le soixantièmeanniversaire de la fondation de la République démocratique populaire de Corée, le 9 septembre, a amplifié les rumeurs sur son état de santé, qui parlent d'hémorragies cérébrales. Personne ne regretterait ce dictateur un peu excentrique, mais les voisins de la Corée du Nord sont inquiets sur ce qui pourrait advenir de cet État « voyou », surtout ceux qui n'auraient pas intérêt à voir la situation évoluer dans la péninsule, principalement pour des raisons économiques.

Deux camps semblent s'affronter au Nord au sein du Parti central (le Parti du travail) : d'une part, des militaires partisans de l'usage du nucléaire défensif dans les négociations internationales et d'une attitude imprévisible parfois très aggressive et jusqu'au-boutiste ; d'autre part, des réformateurs qui souhaiteraient bien suivre la Chine ou la Russie dans la voie du développement économique. La rivalité entre ces deux camps expliquerait des signes apparemment contradictoires, comme des décisions favorisant les investissements étrangers et l'ouverture de voies de communication, et celles qui bloquent tous les échanges. Néanmoins, tant que Kim-Jong-il n'est pas mort, ces deux camps peuvent continuer à coexister. Les questions sur sa succession restent sans réponse concrète, mais des experts à l'étranger avancent l'hypothèse soit de sa femme actuelle, soit de son troisième fils aidé d'un de ses oncles pour lui succéder. Cependant, les informations qui filtrent sur « la cour » du clan des Kim au pouvoir (purges, suicides, accidents, meurtres...) ont habitué les observateurs à des coups de théâtre. La confusion et l'attente, suspendue à la vie du grand leader, renforcent la nervosité de la classe dirigeante. Une direction collégiale durant une période de transition semble la plus probable.

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Écrit par

  • : chercheur indépendant, chargée de cours à Sciences Po Paris, membre associé du Centre de recherches sur la Corée au sein de l'équipe Chine, Corée, Japon de l'E.H.E.S.S.-C.N.R.S.

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Pour citer cet article

Marie-Orange RIVÉ-LASAN. CORÉES - Du rapprochement à la défiance [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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