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CONSEIL ŒCUMÉNIQUE DES ÉGLISES

Organisme international et interconfessionnel dont le siège est à Genève et qui rassemble la quasi-totalité des Églises orthodoxes orientales et des Églises issues de la Réforme. Le Conseil œcuménique des Églises (C.O.E.) veut être une association fraternelle, chacune des Églises adhérentes restant libre et indépendante en matière de doctrine, d'organisation du culte ou de la vie de ses communautés. Il demande aux Églises qui souhaitent en faire partie d'accepter le principe suivant : « Le Conseil œcuménique des Églises est une association fraternelle d'Églises qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s'efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. » Lors de son assemblée fondatrice d'Amsterdam (1948), le Conseil affirma : « Les déclarations publiques éventuelles n'auraient d'autorité que celle que leur confèrent leurs propres vérité et sagesse. » Il n'est pas, en effet, une super-Église, mais un lieu d'échange, de dialogue, de confrontation et de réflexion entre chrétiens de différentes races, cultures et traditions ecclésiales. Il est aussi un lieu de coopération théologique et pratique entre les différentes Églises membres. Il agit, avec ses organismes, dans trois secteurs : celui du secours caritatif aux affamés, aux sans-abri, aux personnes déplacées et aux prisonniers ; celui du secours social, de la réflexion et de l'action en vue de promouvoir des conditions sociales et internationales qui préviennent la détresse ; celui d'une aide au développement par le soutien et l'entraide aux pays du Tiers Monde. De ce fait, l'autorité effective du Conseil dépasse de loin celle qui lui est concédée par les textes. Il y a un secteur doctrinal très développé : « Foi et Constitution ».

Le Conseil est né en 1948 à Amsterdam, où il tint sa première assemblée générale, qui regroupa 351 délégués représentant 147 Églises et 44 pays. En 1954, à Evanston (États-Unis), la deuxième assemblée générale rassembla 1 000 délégués représentant 163 Églises et 48 pays. Lors de l'assemblée générale de New Delhi (1961), beaucoup d'Églises africaines devenues depuis peu indépendantes apportèrent leur adhésion, et le nombre des Églises membres passa à 197. L'assemblée générale d'Upsal (Suède, 1968) fut marquée par l'entrée dans le Conseil de l'Église orthodoxe russe et des Églises orthodoxes de l'Est ; le Conseil, avec 233 Églises, regroupait ainsi presque toutes les Églises, sauf l'Église catholique romaine. Les assemblées suivantes eurent lieu à Nairobi (1975), Vancouver (1983), Canberra (1991), Hararé (1998) et Porto Alegre (2006). Le Conseil comptait 349 Églises membres en 2008.

Depuis sa fondation et jusqu'en 1966, il eut pour secrétaire général le pasteur Willem A. Visser't Hooft. Celui-ci assurait déjà le secrétariat du Conseil mondial des Églises (C.M.E.), qui, né en 1938, devint, dix ans plus tard, à Amsterdam, le C.O.E.

Jusqu'au concile de Vatican II, l'Église catholique romaine fut hostile au mouvement œcuménique, interdisant à ses fidèles de participer à des manifestations interconfessionnelles. Elle désigna des observateurs officiels qui assistèrent et participèrent aux travaux de l'Assemblée d'Upsal, puis à toutes les autres assemblées. Son refus d'adhérer au Conseil est motivé par des raisons doctrinales ; elle ne pourra y entrer que lorsqu'elle sera persuadée d'être en communion de foi avec les Églises membres du Conseil. Elle participe cependant très volontiers et de plus en plus à des recherches bibliques ou doctrinales et à des opérations de secours et de solidarité qui sont communes aux différentes Églises ; enfin elle est présente dans les accords œcuméniques régionaux et locaux.[...]

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis KLEIN. CONSEIL ŒCUMÉNIQUE DES ÉGLISES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CONCILE

    • Écrit par Bernard DUPUY
    • 5 666 mots
    • 2 médias
    Le Conseil œcuménique des Églises, bien qu'il ne soit pas une Église ni une super-Église, réalise à son tour une œcuménicité qui conduit parfois à le rapprocher des grands conciles. Mais cette œcuménicité d'un type nouveau est d'une nature toute différente, puisqu'elle ne s'appuie pas sur une tradition...
  • EUROPE - Diversité religieuse

    • Écrit par Michel MIAILLE, Kathy ROUSSELET
    • 11 341 mots
    Les relations entre les Églises orthodoxes et les instances œcuméniques connaissent également des tensions. La plupart d'entre elles étaient entrées dans le Conseil œcuménique des Églises fondé en 1948, ainsi que dans la Conférence des Églises européennes (la K.E.K., Konferenz Europäischer Kirchen,...
  • MISSIONS

    • Écrit par Jean BAUBÉROT, Henry DUMÉRY, Antonin-Marcel HENRY, Anastasios YANNOULATOS
    • 17 266 mots
    • 6 médias
    ...protestantisme. Des « Conférences » rassemblèrent, aux Indes, en 1825 et 1830, des missionnaires de tendances diverses ; imitant cet exemple, une conférence mondiale se réunit à Édimbourg en 1910 ; elle fut à l'origine d'un des deux mouvements qui formèrent plus tard leConseil œcuménique des Églises.
  • ŒCUMÉNISME

    • Écrit par Jean BAUBÉROT, Georges CASALIS, Étienne FOUILLOUX
    • 6 380 mots
    • 1 média
    ...conférences générales d'Evanston (1954), de New Delhi (1961) d'Uppsala (1968), Nairobi (1975), Vancouver (1983). Sans autorité ecclésiastique ou canonique, le Conseil œcuménique, qui a son siège à Genève, est un instrument commun que les Églises séparées et souveraines se sont donné en vue du travail à accomplir....
  • Afficher les 7 références