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CLOSE CHUCK (1940-2021)

Promoteur d'ingénieux procédés techniques appliqués à la représentation du visage humain, Chuck Thomas Close, né le 5 juillet 1940 à Monroe, dans l'État de Washington, est surtout réputé pour ses portraits hyperréalistes en grand format.

Chuck Close fut initié à l'art dès l'enfance. À l'âge de quatorze ans, une exposition de peintures abstraites de Pollock le détermine à devenir peintre. Formé à l'école d'Art de l'université de Washington, dont il sort diplômé en 1962, puis à l'école d'Art et d'Architecture de l'université Yale, il remporte en 1964 une bourse Fulbright et part étudier à Vienne. Professeur à l'université du Massachusetts (Amherst) de 1965 à 1967, il y rejette peu à peu les principes de l'expressionnisme abstrait qui inspiraient ses premiers travaux.

Lors de la première exposition personnelle de Chuck Close fut présentée une série de nus et de portraits en noir et blanc de format colossal, minutieusement élaborés à partir de petites photographies, dans lesquels les anomalies dues aux défaillances du mécanisme photographique (flou, distorsions) comme les imperfections du visage humain (yeux injectés de sang, couperose, pores dilatés) se trouvaient à la fois restitués et amplifiés. Ces peintures résultaient de la transposition exacte d'une photographie, recouverte d'un quadrillage par l'artiste, sur une toile gigantesque. Une fois la peinture acrylique appliquée à l'aérographe, l'excédent en était raclé avec une lame de rasoir, afin de reproduire exactement les ombres visibles dans chaque case sur la photo. En s'imposant de telles contraintes, l'artiste tentait de conduire à la fois le regard et la création vers des voies inexplorées et devenait une des figures de proue de l’hyperéalisme.

Tout au long de sa carrière, Chuck Close s'est concentré sur le portrait. Optant toujours pour un cadrage serré du visage (coupé au niveau du cou), il réalise à partir de photographies, outre des autoportraits, des portraits de ses amis – dont un grand nombre occupe une place importante dans le monde de l'art, par exemple le compositeur Philip Glass (Phil, 1969). Ces images proposent une vision très fidèle et réaliste des modèles, le peintre portant une attention extrême à chaque imperfection, tout en les présentant sous un jour assez hiératique, accusé par la perspective frontale et le format monumental des œuvres. Pendant les années 1970 et 1980, Close commença à employer la couleur, diversifia ses matériaux et inventa de nouvelles techniques. L'une d'elles, dérivée d'un procédé d'impression, consistait à appliquer l'une après l'autre des couches de cyan, de magenta et de jaune sur la toile. Pour réaliser la série des Finger Prints (empreintes digitales), il fit appel à un autre procédé tout à fait singulier, consistant à recouvrir d'encre son pouce et son index, et à les presser sur la toile, afin d'obtenir un subtil camaïeu de gris. Vu de près, le tracé sinueux des empreintes est aisément visible ; à distance, il est impossible de soupçonner la méthode employée. Les empreintes, combinées entre elles, forment un tout illusionniste.

En 1988, Chuck Close fut frappé d'une paralysie presque totale. Un dispositif rattaché à son poignet et à son avant-bras, et prolongé par un pinceau, lui permit néanmoins de poursuivre son travail. Dans les années 1990, il substitua aux minutieux détails qui emplissaient ses premiers quadrillages des formes elliptiques et ovoïdes vivement colorées. Vue de près, chaque case forme une peinture abstraite, tandis que l'ensemble, vu de loin, propose une déconstruction dynamique du visage humain. En 1998, une grande rétrospective des portraits de Chuck Close a été organisée au Museum of Modern Art de New York.

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. CLOSE CHUCK (1940-2021) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HYPERRÉALISME

    • Écrit par Élisabeth LEBOVICI
    • 3 196 mots
    ...pornographiques, toujours encadrées d'aluminium, sont « décaties » par le support, qui, comme un crépi, corrompt la netteté des contours et les rend indistincts. À ce processus dégradant du support chez Artschwager, qui met l'image en péril, se trouvent souvent associées les procédures de Chuck Close et...

Voir aussi