CHINE Politique étrangère contemporaine

Nom officiel

République populaire de Chine (CN)

Chef de l'État

Xi Jinping (depuis le 14 mars 2013)

Chef du gouvernement

Li Keqiang (depuis le 15 mars 2013)

Capitale

Pékin

Langue officielle

Chinois mandarin

Discours, style et stratégie diplomatiques de la Chine

Il est caractéristique que, désormais plus influente, en particulier sur le plan économique et commercial, la Chine ait décidé de modérer son discours et de policer le style de sa politique étrangère. Parallèlement, ses diplomates sont devenus plus professionnels et meilleurs communicants, y compris dans les langues des pays hôtes. Alors qu'hier elle cultivait l'existence même de menaces et d'ennemis, aujourd'hui tout se passe comme si la République populaire n'avait plus d'ennemis. La rhétorique sur l'hégémonisme s'est émoussée, « l'ascension pacifique » (heping jueqi), un temps promue par Wen Jiabao et Hu Jintao en 2003-2004, a laissé la place au plus prudent « développement pacifique » (heping fazhan) de la Chine, une Chine qui prône, à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières, « l'harmonie », le compromis et la résolution pacifique des différends.

Cette stratégie d'évitement des conflits traduit un besoin de sécurité évident, au moment même où le pays connaît d'importants bouleversements économiques et sociaux, forcément déstabilisateurs. Le régime chinois a besoin d'un environnement pacifique pour maintenir sa stratégie de développement et garantir un accès de plus en plus vital aux produits énergétiques et autres matières premières étrangères ainsi que pour se donner le temps de renforcer sa puissance militaire avant d'envisager de défier ouvertement les autres puissances de la zone Asie-Pacifique, au premier chef desquelles les États-Unis et le Japon.

Cela ne signifie pas que la Chine soit devenue plus accommodante. De fait, sa montée en puissance la conduit à faire plus souvent et plus fortement entendre sa différence et à affirmer ses intérêts nationaux, et en particulier ce qu'elle appelle ses « intérêts fondamentaux » (hexin liyi). Limités à Taïwan, au Tibet, au Xinjiang et au maintien du P.C. au pouvoir, ceux-ci ont donné l'impression de s'étendre à des zones revendiquées par certains de ses voisins en 2010 : mer de Chine méridionale, îles Diaoyu/Senkaku. Bien que le gouvernement chinois ait modéré son discours en 2011, toute parcelle, y compris contestée, du territoire national fait partie de cette catégorie d'intérêts.

Dans le même temps, la crise financière et l'affaiblissement consécutif des États-Unis ont persuadé la Chine de progressivement abandonner à partir de 2009 la célèbre formule de Deng Xiaoping – « taoguang yanghui » (adopter un profil bas, éviter de se mettre en avant) – en insistant sur la seconde moitié de cette recommandation : « yousuo zuowei » (apporter une plus grande contribution à la résolution des problèmes mondiaux). Si la Chine n'a pas encore la capacité aujourd'hui de remettre en question l'ordre stratégique instauré à la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle entend le faire évoluer plus rapidement par exemple dans le domaine financier (réforme du F.M.I., remise en cause de la domination du dollar américain). Parallèlement, elle cherche plus fréquemment à faire valoir sa vision de la sécurité collective dans son environnement immédiat et, plus largement, sur le continent asiatique. Par exemple, elle veut imposer sa propre interprétation du droit de la mer en matière de liberté de passage des marines étrangères dans les zones économiques exclusives (Z.E.E.) qu'elle revendique, au risque d'attiser les tensions avec ses voisins et avec les États-Unis.

C'est également la raison pour laquelle la diplomatie chinoise est passée d'un attentisme prudent à un activisme tous azimuts, et pas uniquement à l'O.N.U., où elle tire pleinement parti de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité. Il est clair que, sur le fond, la politique étrangère chinoise reste[...]

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Jean-Pierre CABESTAN, « CHINE - Politique étrangère contemporaine », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

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