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CHARBONNAGES DE FRANCE

Les Charbonnages de France sont nés en 1946 de la nationalisation des Houillères de France, pour la plupart déjà intensivement exploitées depuis plus d'un siècle. Depuis leur création jusqu'à leur disssolution en 2007, leur mission a considérablement évolué. De fournisseur de l'énergie principale du pays, l'entreprise est passée à un rôle d'acteur industriel placé sur un marché concurrentiel. Opérateur du traitement du charbon, le groupe est intervenu dans toutes les phases de la chaîne charbonnière : extraction, gestion industrielle des mines, maîtrise des métiers de la préparation et de la valorisation des combustibles (notamment production de coke et d'électricité), mais aussi dans la reconstitution d'un tissu industriel sur les anciens sites.

À l'origine, la loi de 1946 crée une fédération d'établissements publics à caractère industriel et commercial : les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais (qui seront fermées en 1990), les Houillères du bassin de Lorraine et sept houillères (Aquitaine, Auvergne, Blanzy, Cévennes, Dauphiné, Loire et Provence) qui seront rassemblées en 1969 au sein des Houillères de bassin du Centre et du Midi. L'ensemble est coordonné à Paris par l'établissement central, Charbonnages de France (C.d.F.), placé sous la tutelle du ministère de l'Industrie.

La production, après une très forte progression (45,4 millions de tonnes en 1947, avec un effectif record de 358 000 personnes) ; 58,9 millions de tonnes en 1958), commence à décliner à partir de 1960. En 1984, elle n'est plus que de 18 millions de tonnes avec l'arrêt définitif de toute embauche (l'effectif étant alors légèrement supérieur à 50 000 personnes). À cette date, l'extraction charbonnière en Europe est affectée d'un déséquilibre structurel en raison, d'une part, de la nature des gisements et de l'épuisement des couches les plus accessibles et, d'autre part, de la concurrence du charbon importé et des autres énergies primaires pour les usages domestiques et industriels (énergie nucléaire et gaz naturel essentiellement). Ensuite, pendant plus de vingt ans, Charbonnages de France a conduit la réduction de son activité avec plusieurs priorités :

– Le devenir du personnel  : le Pacte charbonnier, signé en octobre 1994, a garanti à chaque mineur qui le souhaitait de pouvoir poursuivre sa carrière dans le groupe Charbonnages de France.

– La réhabilitation des anciens sites industriels et miniers à laquelle plus d'1 milliard d'euros ont été consacrés jusqu'en 2007.

– La ré-industrialisation des bassins houillers en facilitant l'implantation de P.M.E.-P.M.I. Pour ce faire, la Société financière pour l'industrialisation des régions minières (Sofirem) et le Fonds d'industrialisation des bassins miniers (F.I.B.M.) ont été créés.

– La cession des activités industrielles rentables, parmi lesquelles la Société nationale d'électricité et de thermique (S.N.E.T), compagnie d'électricité du groupe Charbonnage de France qui avait été créée le 1er janvier 1995 par filialisation des centrales thermiques des houillères.

L'extraction de la dernière tonne de charbon du siège La Houve, en Lorraine, en avril 2004, a mis fin à plus 250 ans d'extraction charbonnière en France. Le 31 décembre 2007, Charbonnage de France a été dissous par décret ministériel.

— Pierre BERTE

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Écrit par

  • : ingénieur, délégué aux affaires européennes

Classification

Pour citer cet article

Pierre BERTE. CHARBONNAGES DE FRANCE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHARBON - Industrie charbonnière

    • Écrit par Michel BENECH, Pierre BERTE, Jacques BONNET, Robert PENTEL
    • 11 928 mots
    • 3 médias
    Depuis les années 1970, Charbonnages de France a dû régulièrement mettre en place des plans de restructuration qui lui ont permis de s'adapter à la diminution du marché, à un coût supportable pour l'entreprise, ses hommes et la collectivité nationale. Pendant de nombreuses années sa politique a été axée...
  • PATRIMOINE MINIER EN EUROPE

    • Écrit par Louis BERGERON
    • 2 676 mots
    Le lourd héritage matériel que constitue le patrimoine des mines mortes l'expose à des risques de destruction rapide et programmée.En France, par exemple, une législation d'État précise et rigoureuse impose aux houillères nationalisées d'assainir et de sécuriser, fût-ce au prix de l'arasement, les...

Voir aussi